Histoire des Alpes - Storia delle Alpi - Geschichte der Alpen (1998)/20

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MONTAGNES, PLAT PAYS ET «REMUES D'HOMMES»
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[ 247 ]MONTAGNES, PLAT PAYS ET «REMUES D'HOMMES»[1]


Anne Radeff


Zusammenfassung


Gebirge, Flachland und Migration


Bemerkenswerte Arbeiten haben die Bedeutung der Migration vom Gebirge ins Flachland aufgezeigt. Kann man behaupten, das Gebirge sei eine Auswanderungsregion par excellence? Ich denke nicht: Erstens bilden die Berge keinen Block, den man dem Flachland gegenüberstellen kann; die Unterschiede zwischen hochgelegenen Regionen können gleich gross, ja grösser sein als diejenigen zwischen dem Gebirge und dem Flachland. Zweitens kommen Auswanderer nicht gleichermassen aus allen Berggebieten: In einigen Dörfern sind sie sehr häufig, in anderen hingegen sehr selten. Schliesslich gibt es in Europa grosse Auswanderungsgebiete im flachen Land. Der Artikel schätzt das Gewicht der westeuropäischen Wanderungen («remues d’hommes», wie Abel Poitrineau sie nennt) im 18. und frühen 19. Jahrhundert an drei Beobachtungsorten ab: Bergzonen (Alpen und Jura), Transitzonen (die Grenzstadt Basel) und Ankunftszonen (Kanton Léman). Die in schweizerischen und französischen Quellen gesammelten Daten belegen, dass die Bergbewohner auf den Strassen nicht immer die Mehrheit bilden und dass viele von ihnen sesshaft sind.


LE PARADIGME MONTAGNARD

Il y a plus de 30 ans, Fernand Braudel définissait la montagne méditerranéenne sous l’Ancien Régime comme «une fabrique d’hommes à l’usage d’autrui».[2] Cette formule de choc a profondément marqué les esprits. L’idée [ 248 ]sous-jacente d’un déterminisme physique d’altitude a même conduit à une opposition organique entre montagnards et habitants des plaines: «La complémentarité économique des hauts et des bas pays [...] est aussi dans une assez large mesure, une complémentarité entre pays de l’homme rare et pays de l’homme bon marché parce que trop abondant, voire entre pays où l’homme indolent se reproduit peu et pays où l’homme, dynamique, se reproduit trop vite.»[3]

Il est exact que les migrants montagnards sont particulièrement nombreux sous l’Ancien Régime. Des Arméniens sont «présents dans la presque totalité du monde» dès le 17e siècle: aux Indes comme en Russie, en Turquie, à Vienne, où ils sont particulièrement nombreux et influents et où ils stimulent les échanges commerciaux entre musulmans et chrétiens, en Europe occidentale aussi.[4] Dès la fin du Moyen Âge, des mercenaires et des colporteurs écossais sont en Irlande, en Scandinavie et en Pologne.[5] En Italie, des villages des Abruzzes se vident de leur population au moment des gros travaux agricoles. Environ 8000 montagnards, explique en 1812 le préfet du département alors français de Trasimène, descendent régulièrement travailler dans les campagnes de Rome, où ils «s’exposent à la mort qui les frappe dans une proportion effrayante».[6] À la même époque, des montagnards des Apennins descendent en masse vers les villes côtières. Certains villages du département de Gênes se vident d’un tiers et parfois de la moitié de leur population; aux alentours de Novi, «il ne reste dans les communes, pendant l’hiver, pour ainsi dire, que les vieillards, peu de femmes et quelques enfants».[7] En France, les Alpes et le Massif central sont des zones de départs massifs.[8] Des Auvergnats et des Limousins entreprenants se rendent régulièrement en Espagne pour y pratiquer toutes sortes d’activités depuis le 15e siècle, qui deviennent essentiellement commerciales au 18e.[9] Peut-on dire pour autant que les montagnes sont par excellence des lieux de départ? Je ne le pense pas, pour plusieurs raisons.

D’abord, on part aussi des plaines: il existe, à l’échelle européenne, de vastes zones de départ sises dans le plat pays. Jan Lucassen a montré que, vers 1811, chaque année, quelque 30’000 personnes se rendent sur le littoral de la Mer du Nord, de Calais à Brème; elles viennent de l’arrière-pays, sur une bande de 250 à 300 km, pour faucher les foins, faire flotter les bois ou colporter. Ce vaste mouvement pendulaire remonte aux 16e et 17e siècles au moins.[10] Ces régions de départ ne sont pas situées en montagne et Lucassen réfute le déterminisme géographique physique: le travail migrant n’est pas la [ 249 ]manifestation d’une loi naturelle (natural law).[11] D’autres exemples viennent infirmer l’hypothèse d’un destin montagnard: les Juifs constituent l’une des diasporas les plus importantes en Europe sous l’Ancien Régime. Ils sont des milliers à parcourir les routes, mais les villes et les villages qu’ils quittent sont le plus souvent situés en plaine.[12] En Suisse, les ressortissants de cantons alpins sont certes nombreux à émigrer sous l’Ancien Régime. Mais les régions non montagnardes sont aussi concernées: «Même dans les régions de moyenne montagne et de plaine qui, dès le 16e siècle, se développent grâce aux activités proto-industrielles et notamment du textile, la nécessité de la migration - masculine - reste indispensable pour amortir les aléas conjoncturels et remédier aux insuffisances structurelles de l’emploi.»[13]

Il y a donc, sous l’Ancien Régime et au début du 19e siècle, des dizaines de milliers de personnes qui partent des plaines. Par ailleurs, les montagnes ne sont pas uniformément pourvoyeuses d’hommes; les départs sont très nombreux dans certains villages et très rares dans d’autres, qui ne sont pourtant pas moins «montagnards» que les premiers. «L’un des faits les plus troublants est que les causes de départ apparaissent à l’évidence comme pouvant s’appliquer à toutes les paroisses de montagne et que, pourtant, en premier lieu il y a des régions entières d’où l’on ne part pas, et, que, en second lieu, il y a, à l’intérieur des régions de migrations, des paroisses qui n’y participent que peu, ou même pas du tout.»[14] Certains villages de l’Apennin ligure, nous l’avons vu, se vident de leur population. Ces départs massifs ne se produisent cependant pas partout: «l’arrondissement communal de Gênes, quoique très montueux, est cependant celui où il y a le moins d’émigrations périodiques».[15]

Plus au nord, deux vallées montant des plaines bergamasques vers les Alpes grisonnes, la Valbrembana et la Seriana, au sol et au climat tout à fait comparables, «présentent un contraste révélateur»: la première est une zone d’émigration tandis que, dans la seconde.pochi habitano fuora: la production de fer et d’armes y prospère et retient les habitants.[16] En Savoie, «l’émigration marchande concerne avant tout le Haut-Faucigny, la Haute-Tarentaise, et dans une moindre mesure, la Haute-Mau-rienne, car elle n’affecte pas uniformément toutes les provinces et toutes les paroisses».[17] [ 250 ]La situation migratoire des Alpes intérieures suisses (cantons actuels du Valais dans la haute vallée du Rhône, du Tessin aux sources de plusieurs affluents du Pô et des Grisons dans la haute vallée du Rhin) est très contrastée. Les Tessinois et les Grisons quittent leurs vallées depuis le Moyen Âge pour pratiquer divers métiers dans toute l’Europe.[18] Mais cette émigration peut se compléter par une immigration: des Tessinois embauchent des gens venus des villages voisins pour cultiver leurs terres pendant leur absence. Le Tessin et les hautes vallées italiennes forment ainsi un vaste marché de travail intégrant les échanges transversaux, de la montagne à la montagne, à des circuits migratoires allant des montagnes vers les plaines et les villes.[19] Quant aux Valaisans, qui vivent dans un milieu géographique tout à fait comparable aux Tessinois et aux Grisons, ils sont beaucoup moins nombreux à quitter leurs terres, où ils accueillent par ailleurs de nombreux étrangers. Au 18e siècle, des dizaines de personnes venues du Saint-Empire, d’Italie, de Savoie, de France et de Suisse s’installent provisoirement ou durablement dans la petite ville de Sion.[20] L’immigration se poursuit au 19e siècle dans diverses bourgades de la vallée du Rhône, mais reste faible en altitude.[21] En 1811, quelque 600 migrants temporaires (vignerons, laboureurs ou maçons) entrent chaque année au Valais; un millier d’ouvriers supplémentaires viennent réparer la route et l’hospice du Simplón à chaque campagne militaire. Les émigrants sont beaucoup moins nombreux: un peu plus de 400 personnes, dont 350 occupées «au travail des bois et à l’agriculture» dans les départements voisins et 60 pâtres se rendant en Italie.[22] Ce solde positif ne s’observe pas seulement vers 1800: «en Valais, la régulation migratoire n’a jamais eu une ampleur similaire à celle des autres régions alpestres, tout au moins jusque dans la seconde moitié du 19e siècle».[23]

Dans les années 1740, de nombreux villages du Haut Jura franc-comtois,[24] dans la judicature de Saint-Claude, sont désertés chaque automne par leurs habitants de sexe masculin qui descendent en plaine pour y peigner le chanvre. «La moitié ou les deux tiers d’entre eux partent de certaines communautés, la totalité dans d’autres où il ne reste pas un homme à la maison. Ce sont habituellement celles où n’est pratiqué aucun travail artisanal l’hiver.»[25] Une quarantaine d’années plus tard, les gens de Saint-Claude font du colportage: vers 1780, près de 200 d’entre eux vendent des marchandises dites de luxe dans le Pays de Vaud.[26] Les peigneurs de chanvre des années 1740 sont-ils déjà des colporteurs ou le sont-ils devenus, dans le cadre d’une [ 251 ]mutation des activités migratoires comparable à ce qui se passe à la même époque au Briançonnais? Dans ces vallées alpines, les peigneurs sont aussi très nombreux au 17e et au début du 18e siècle, puis diminuent après 1740, alors que les voituriers et les régents se multiplient.[27] La question n’est pas encore résolue.

Des habitants du Haut Jura neuchâtelois quittent aussi leurs terres au 18e siècle; il s’agit souvent de maçons ou de charpentiers du Val-de-Travers qui «partent tous les printemps, vont travailler à Genève et dans le Pays de Vaud, et reviennent passer l’hiver dans le sein de leurs familles».[28] Dans d’autres régions de la principauté de Neuchâtel et Valangin pourtant, l’immigration a commencé à se développer dès les premières décennies du 18e siècle et s’accélère après 1750. «Les croissances les plus fortes s’observent au Locle, à la Chaux-de-Fonds et à Cortaillod.» Les montagnards des deux premiers villages pratiquent l’horlogerie, tandis les habitants de Cortaillod, sur le littoral, sont embauchés dans les manufactures d’indiennes. Cette croissance de l’immigration s’explique «par l’arrivée d’ouvriers étrangers attirés par les nouvelles activités industrielles, mais aussi par l’intérêt que les Neuchâtelois portaient à l’horlogerie, délaissant progressivement l’exploitation de la terre, surtout en altitude, et remplacés par des fermiers ou des domestiques étrangers, surtout bernois, rapidement majoritaires dans certaines zones. <On engage des étrangers pour les travaux des champs, car aucun indigène ne voudrait servir ou travailler comme journalier, notait un voyageur en 1773.»[29] Comme les Tessinois et les Savoyards, les montagnards neuchâtelois engagent donc des fermiers ou des domestiques agricoles étrangers. Ici cependant, ce n’est pas pour les remplacer pendant qu’ils quittent le pays mais pour faire le travail auquel ils ne peuvent ou ne veulent plus se consacrer maintenant que la fabrication des montres ou des dentelles leur procure des revenus plus importants que ceux de l’élevage ou de la culture des champs.


LIEUX DE PASSAGE

On peut cerner de plus près l’importance des mobilités en plaine en se situant non plus dans des régions de départ, mais en un lieu de passage. Des listes de passeports visés permettent en effet de savoir qui sont les voyageurs qui transitent en un lieu donné. Les préfets de la République helvétique [ 252 ](1798-1803) ont rempli des tabelles notant le passage en Suisse de milliers d’étrangers voyageant individuellement ou en petits groupes (sans compter les troupes armées).[30] Tous les voyageurs ne sont pas enregistrés. En particulier, les tabelles n’enregistrent qu’exceptionnellement les femmes: les gardes sont surtout chargés d’intercepter les émigrés tentant de rentrer au pays et, en général, les personnes hostiles au nouveau régime. Ils ne se méfient guère des femmes. Par définition, les micro-mobilités n’apparaissent guère, à moins qu’elles n’impliquent le passage d’une frontière. Ce sont les migrants temporaires ou saisonniers de sexe masculin qui dominent, mais on rencontre aussi des négociants ou des fabricants se rendant aux grandes foires ou visitant leur clientèle, des compagnons et des artisans, quelques touristes ou curistes, des personnes voyageant pour des affaires de famille (successions, mariages), des militaires en rupture de ban ou des recrues se rendant sur les champs de bataille, enfin des personnes ayant définitivement quitté leurs foyers (macro-migrations).[31] Les contrebandiers, comme les gens qui errent sur les routes à longueur d’année (vagabonds, formant parfois des bandes de voleurs), voyagent naturellement sans passeport et évitent les passages surveillés, ce qui est relativement aisé si l’on n’emprunte pas les routes carrossables.

Les tabelles bâloises, les plus exhaustives et les seules à couvrir toute la période, sont toujours divisées en deux parties: la première énumère les personnes entrées en ville de Bâle, la seconde celles - souvent les mêmes - qui passent par Liestal. Le sous-préfet et un stagiaire ont rempli les listes de Liestal; leur exactitude est comparable à celle d’autres cantons. Les tabelles concernant la ville de Bâle sont très différentes; elles ont été écrites par le secrétaire de la municipalité, Matthâus Merian, qui est aussi archiviste et professeur de grec. Merian est au courant des nouvelles divisions politiques de l’Europe et précise toujours où se trouvent les lieux cités, ce qui est très utile pour identifier les lieux d’origine des voyageurs. Ils sont nombreux malgré le passage ou l’affrontement des troupes armées: près de 500 (470) personnes pratiquant le commerce passent pendant la seule année 1799. Certes, les frontières sont devenues plus difficiles à franchir depuis la Révolution, et Bâle en souffre tout particulièrement.[32] Mais la crise qui frappe les industries d’exportation ne décourage pas les voyageurs. Au contraire: certains d’entre eux effectuent une réadaptation structurelle pendant les phases de recul conjoncturel en se déplaçant eux-mêmes à travers le monde, accroissant ainsi leur part du marché tout en réduisant les coûts de transactions liés aux tentatives d’expansion.[33] [ 253 ]À quatre exceptions près, tous les commerçants ne font que traverser la ville pour se rendre ailleurs: Berne et Neuchâtel sont les destinations les plus fréquemment mentionnées, mais ils vont aussi à Francfort, à Strasbourg et dans d’autres villes suisses, allemandes ou alsaciennes. Certains sont des négociants aisés, d’autres des maquignons, qui côtoient de très nombreux commerçants ambulants spécialisés, souvent venus d’Allemagne.[34] Le tableau 1 (pp. 262-263) recense les commerçants venant de lieux cités plus de trois fois dans les tabelles bâloises de 1799. Plus de la moitié d’entre eux sont originaires du plat pays (113 au moins, soit 54% ). Les négociants neuchâtelois, suivis par ceux de Mulhouse, sont en tête; d’autres, nettement moins nombreux, viennent de villes allemandes (Francfort) ou françaises (Lyon, Genève ou Paris). Les Alsaciens sont très présents. Des Juifs, qui représentent 10 à 20% de la population des villages,[35] ont fait porter dans leur passeport le titre de négociant (Handelsmann), plus honorable que celui de colporteur ou de marchand de bétail. La réglementation suisse contre les colporteurs est rigoureuse et le terme acquiert, de plus en plus, un sens dépréciatif.[36]

Si les montagnards sont moins nombreux que les gens des plaines à passer à Bâle en 1799, ils sont proportionnellement mieux représentés: au moins 40% de l’effectif, pour des régions beaucoup moins peuplées que les plaines alsaciennes ou les grandes villes. Les marchands de fer du Sauerland - ou comté de Mark - dominent. Cette région, sise dans le Massif schisteux rhénan (Rheinisches Schiefergebirge), au sud de la Ruhr, culmine à 841 m. Elle est riche en métaux, mais son climat est pluvieux et ses terres acides et froides.[37] Ces marchands ambulants vendent des faux, des faucilles, des scies ou de la coutellerie. Ils pratiquent le colportage depuis le 17e siècle au moins. La plupart voyagent à pied; ils emballent les faux dans de la toile cirée et les portent sur le dos, tandis que les petits objets, comme les couteaux, trouvent place dans un coffret. Ces marchandises ne viennent pas toujours de leur région d’origine mais peuvent être achetées en cours de route; dans la mesure du possible, les marchands les stockent dans divers abris situés dans les régions où ils les vendent plutôt que de les ramener chez eux à la fin de leur tournée.[38] D’autres montagnards viennent de régions plus élevées. Les négociants et les horlogers du Jura neuchâtelois habitent des villages situés à plus de 900 m. Une douzaine de personnes sont descendues du Jura souabe, qui longe la frontière nord de la Suisse et culmine à 1015 m:[39] ces montagnards sont des Juifs originaires de Hechingen ou des habitants de Gônningen, qui vendent à l’étranger des semences, des oignons de fleurs, des boutures. [ 254 ]des arbustes et des arbres produits dans leur région ou à l’étranger.[40] Une vingtaine de commerçants sont originaires de régions montagneuses plus éloignées: négociants et marchands de baromètres des Alpes lombardes, marchands de plumes descendus de Bohême avec leurs valets.


DIVERSITÉS MONTAGNARDES

Les sources suisses confirment donc que les gens des plaines sont nombreux à quitter leurs foyers, tandis que des régions d’altitude élevée et au climat austère peuvent retenir leurs habitants lorsqu’ils y trouvent du travail.

Les montagnes, loin de former des blocs homogènes, sont des lieux de diversité et les différences entre régions sises en altitude peuvent être aussi importantes, voire plus, que celles entre la montagne et la plaine.[41] Au sein d’un même village, les montagnards ne sont pas égaux et le comportement migratoire des pauvres et des riches est très contrasté.[42] La diversité des métiers exercés par les migrants montagnards est considérable. Il ne s’agit qu’exceptionnellement d’hommes à tout faire s’adaptant aux besoins multiples des régions où ils se rendent, mais bien de spécialistes formés au métier de père en fils. C’est ce que montrera un dernier point de vue sur les mobilités, effectué à partir d’une région que de nombreux voyageurs traversent, comme c’était le cas pour Bâle, mais où la moitié d’entre eux environ restent pour trouver de l’embauche. Il s’agit du canton de Vaud, appelé canton du Léman (à ne pas confondre avec le département français du même nom) sous l’Helvétique. Plus d’un millier de personnes y sont enregistrées en 1799. Les données sont nettement plus lacunaires qu’à Bâle et le tableau 2 (pp. 264-266) est plus proche de l’estimation que du comptage précis. Il permet cependant de repérer les principales régions d’origine des voyageurs et de comparer leurs activités. Cette fois, je ne me limiterai plus aux seuls commerçants, mais j’étudierai tous les voyageurs.

On peut s’attendre à voir beaucoup de montagnards entrer dans un canton enserré entre le Haut Jura à l’ouest et les Alpes au sud et à l’est. Le seul débouché de plaine important est, au nord-est, le Moyen-Pays suisse; or, les gens venus de Suisse ne font pas viser leur passeport. Parmi les étrangers, les habitants de Neuchâtel (alors prussienne) et de Genève (chef-lieu du département français du Léman) sont nombreux, mais peu de gens viennent de Lyon, de Paris ou de Gênes. Les villages, pour la plupart montagnards. [ 255 ]l’emportent largement. Les Jurassiens franc-comtois descendent de la haute vallée du Doubs, les Neuchâtelois des Montagnes et du Val-de-Travers. Dans les Alpes, les Piémontais sont plus nombreux que les Valdôtains et les Savoyards, qui viennent pourtant de plus près.[43]

Beaucoup de contrebandiers franc-comtois franchissent les frontières.[44] Bien sûr, ils n’apparaissent pas dans les registres de passeports visés. La plupart des Franc-Comtois recensés viennent de villages situés dans la haute vallée du Doubs, en amont de Pontarlier: Mouthe, La Chaux Neuve, Rochejean et, en amont des sources, Foncine. Ces migrants sont des agriculteurs - le terme le plus fréquemment utilisé pour les désigner est celui de laboureur - qui viennent exercer leurs compétences outre Jura. Ils franchissent les frontières de mai à octobre: les foins sont généralement coupés en juillet tandis que les moissons ont lieu en septembre.[45] Les lieux de destination les plus fréquemment cités sont des villages du Pied du Jura: Grancy (où les seigneurs de Senarclens détiennent des terres) et L’Isle (famille de Chandieu), mais aussi du Jura: Ballaigues et Sainte-Croix, où l’on ne trouve pas de vastes propriétés nobiliaires mais où les foins et les rares céréales doivent être recueillis plus rapidement qu’en plaine à cause des conditions climatiques plus rudes. Quelques laboureurs se rendent vers des villes (Lausanne, Morges, Cossonay), mais on ne remarque pas de mouvement de masse comparable à ceux des journaliers agricoles qui se rendent par milliers aux alentours des très grandes villes pour y travailler dans les latifundia, comme les montagnards des Abruzzes évoqués ci-dessus. Les marchands franc-comtois, qui accompagnent les laboureurs et portent parfois le même patronyme, sont sans doute plutôt des petits commerçants ou des marchands de bétail que des riches négociants. Quelques vanniers, toujours originaires de la même région, passent en mai et en août. Les migrants temporaires de la région de Saint-Claude n’apparaissent pas: le sud du Jura est mal recensé, le sous-préfet du district de Nyon (au débouché des cols) ayant obstinément refusé de remplir les tabelles. Les activités des personnes venues du Jura neuchâtelois sont bien différentes de celles des Franc-comtois. Les marchands dominent; il s’agit sans doute le plus souvent d’établisseurs achetant ou vendant les montres ou les pièces détaillées d’horlogerie qu’ils commanditent, parfois de négociants de dentelles. Les horlogers suivent; ils sont cependant moins nombreux que les artisans genevois de la Fabrique.

Dans les Alpes, les gens parlant un patois français sont significativement moins nombreux que les italophones: ces derniers totalisent environ 75 entrées. [ 256 ]contre une quarantaine pour la Savoie, une dizaine pour le Val-d’Aoste, plus une demi-douzaine de personnes parlant un dialecte alémanique, originaires du Gressoney. Ni la proximité ni les ressemblances linguistiques ne sont un critère déterminant en matière de mobilités.

Les Savoyards sont relativement peu nombreux: une quarantaine de passages dont une majorité de marchands. Il s’agit sans doute pour la plupart de colporteurs, qui ne font pas inscrire cette profession sur leurs passeports à une époque où elle est sévèrement réglementée en Suisse.[46] Le préfet du département du Léman les décrit avec exactitude en 1813.[47] «Les marchands colporteurs, peigneurs de chanvre, marchands de graines de jardins, émouleurs, quittent [...] leurs foyers aux approches de l’hiver, parcourent les départements circonvoisins et le canton de Vaud, et rentrent à l’ouverture des travaux de la campagne»; on glisse insensiblement des déplacements saisonniers aux migrations de plus longue durée: «il se fait cependant de ces émigrations dans toutes les saisons, et les retours ne sont point périodiques, plusieurs individus exerçant un commerce ou une industrie quelconque, soit dans l’intérieur de l’Empire, soit en Allemagne, soit en Suisse, font souvent des absences de 1, 2, 3 ou 4 années». Le métier de marchand ambulant a beaucoup perdu de son prestige depuis une cinquantaine d’années et le gain annuel est, d’après le préfet, inférieur à celui des maçons (100 à 120 livres pour les premiers, 120 à 150 pour les seconds). Dans les années 1758-1760 pourtant, les gains des maçons sont encore estimés entre 20 et 40 livres net, ceux des colporteurs à 200 livres![48] La période révolutionnaire est le «début de la fin d’une époque pour le colportage [savoyard]. Cette activité essentielle à l’Ancien Régime va devenir un métier de marginaux.»[49] La plupart des commerçants viennent de Haute-Savoie actuelle (département du Léman), mais on rencontre aussi trois personnes originaires de Beaufort. Deux «marchands» au moins, Jean-Baptiste Martin et Joseph Croisât, sont des marchands-joailliers venus s’approvisionner en montres ou en pièces détachées dans le Jura vaudois. Au 18e siècle, plus d’une centaine de Beaufortains se sont en effet spécialisés dans ce négoce; ils s’approvisionnent à Genève et à Paris surtout, mais aussi dans le Jura, puis «vont vendre des montres et des bijoux à une clientèle d’orfèvres, de joailliers et de bijoutiers, situés dans les principales villes de France. Ils récupèrent aussi le vieil or et le vieil argent, vendent des pièces détachées et font effectuer, pour le compte de leurs clients, des travaux d’orfèvrerie à des artisans spécialisés.»[50] Les «marchands» de la Côte-d’Arbroz et des Gets qui entrent dans le canton du Léman sont [ 257 ]spécialisés dans le commerce des grains. On retrouve pour d’autres métiers «la persistance atténuée d’anciens courants: rémouleurs, aiguiseurs de la Vallée verte (Boëge, Habère-Lullin, Mégevette), chaudronniers de Sallanches».[51] Des laboureurs, la plupart venus des Gets, complètent le tableau.

Les Valdôtains sont des marchands généralement originaires du Gressoney. Dès 1750, les Valdôtains ont commencé «à se tourner vers la France (le Dauphiné, puis le Midi et enfin Paris)», mais les alémaniques du Gressoney «restent fidèles à la Bavière et au Brisgau».[52] Quant aux voyageurs venus de la région actuelle du Piémont, il sont majoritairement des montagnards: 70 à 80 entrées sur un total d’une centaine. La guerre qui ravage alors l’Italie, d’où Souvorov chasse les Français en 1799, ne les empêche pas de continuer à se rendre en Suisse pour leurs affaires. Ils viennent du Val d’Ossola et des vallées voisines, qui montent du lac Majeur vers la Suisse.

Un mémoire de 1711 décrit ce pays «tout en montagnes, ravines et vallées pierreuses, [qui] ne porte fruit que deux mois de l’année à ses habitants; ce qui les contraint à s’en aller par le monde en quête de nourriture pour soi-même aussi bien que pour leurs femmes et leurs jeunes enfants qui eux restent au foyer».[53] Cette approche misérabiliste, très fréquente dans les docu¬ ments anciens et souvent reprise par les historiens, est maintenant remise en question. Raffaello Ceschi a montré que l’émigration obéit à des stratégies complexes et n’est pas seulement une réponse à une contrainte. Dans la région d’Ossola, comme dans d’autres vallées piémontaises, les marchés du travail alpins sont en interaction; à l’émigration vers la Suisse correspond une immigration tessinoise.[54] Les Piémontais qui entrent dans le canton du Léman sont souvent des commerçants: une quarantaine de marchands, qui passent en toute saison, l’emportent nettement. Les maçons (une douzaine de passages) et les charbonniers (14) sont plutôt des migrants d’été. Les préfets des départements voisins du Simplon et de la Doire expliquent en 1810-1812 que les maçons quittent leurs villages pendant sept mois environ, d’avril à novembre, les charbonniers six, de mai à octobre.[55] Quant aux chaudronniers (une douzaine de passages), ils voyagent en hiver d’après le préfet de la Doire (de septembre à juin ou même juillet), en été selon celui du Simplon (d’avril à novembre). Dans le canton du Léman, on les voit passer toute l’année, sans que les retours dominent dans l’une ou l’autre saison; par exemple, deux d’entre eux rentrent chez eux en décembre tandis que trois autres, qui passent le même mois, se rendent en Suisse. Les chaudronniers, magnins, fondeurs ou potiers (d’étain), appelés encore quincailliers, ne sont pas seulement des [ 258 ]artisans, mais aussi des commerçants qui achètent les ustensiles de cuisine usagés ou les vieux métaux et vendent des objets neufs. D’autres métiers traditionnellement pratiqués par les montagnards italiens manquent à l’appel: on n’a guère besoin en Suisse de porteurs, nombreux dans les très grandes villes et les ports, ni de bergers. Les laboureurs et les cordonniers trouvent aussi suffisamment d’embauche dans les métropoles d’Italie du nord.[56]

Les Tessinois, si nombreux à quitter leur canton, sont suisses et n’apparaissent donc pas.[57] En revanche, cinq vitriers grisons, bien qu’ils soient aussi nationaux, font viser leur passeport en décembre et en janvier. Deux se rendent en Suisse, trois rentrent chez eux. Souvent venus du val Calanca, ces artisans spécialisés parcourent dès la fin du 17e siècle le nord-ouest de l’Europe (Alsace, Lorraine, Palatinat, Rhénanie et Belgique). Ils portent sur le dos leur «tronca», contenant les verres et leurs outils.[58]


CHOIX DE MIGRANTS

Il est donc possible d’estimer l’importance des mobilités montagnardes vers 1800 en utilisant des sources suisses et françaises: registres de passeports délivrés ou visés, grande enquête sur les migrations temporaires de 1811. Comme le prouvent des données recueillies dans des régions de départ, les montagnes ne sont pas toujours des régions que l’on quitte. Alors que les Jurassiens franc-comtois de la région de Saint-Claude sont très nombreux à partir peigner le chanvre puis colporter en plaine, ceux des montagnes neuchâteloises, qui pratiquent l’horlogerie, restent plus volontiers chez eux. D’autres données ont été recueillies en un lieu de passage: la ville de Bâle, port rhénan qui compte alors environ 15’000 habitants. Les quelque 500 commerçants enregistrés en 1799 sont majoritairement originaires de régions de plaines, dont l’Alsace. Les habitants des grandes villes sont cependant rares à prendre la route. Quand aux montagnards, minoritaires, ils sont proportionnellement surreprésentés. Enfin, des données recueillies en un lieu de passage qui est pour beaucoup une destination finale, le canton du Léman, montrent à quel point les migrants montagnards diffèrent les uns des autres, avec des spécialisations régionales très marquées.

Le dualisme opposant le dynamique «trinôme Plaine-Côte-Ville» aux «masses montagneuses [qui] ont tendance à se constituer en conservatoires de l’ancien système économique pour cette raison péremptoire, que peu pénétrables. [ 259 ]elles résistent au mouvement»,[59] doit être fortement nuancé. Lorsque des hommes - ou des femmes - quittent leur lieu de naissance, ce n’est pas seulement à cause de la rudesse de l’environnement. Les départs dépendent du contexte politique, économique et social plus que du milieu géographique physique. Les stratégies familiales et les choix personnels ont aussi leur importance. Des sources plus qualitatives que celles utilisées ici, comme les carnets tenus par des voyageurs ou les procès intentés à des marchands itinérants, montrent cependant que la liberté individuelle n’existe guère.[60]

Mais existe-t-elle vraiment de nos jours?

Notes

1 Ce texte est extrait du livre que je prépare sur les mobilités spatiales, dans le cadre d’un subside ATHENA du Fonds national suisse de la recherche scientifique: Anne Radeff, Mobile immobilité: évolution des sociétés d’Ancien Régime finissantes (titre provisoire).

2 Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II. Paris 1966, t. l.p. 46.

3 Abel Poitrineau, «Déplacements professionnels. Les migrations des montagnards», in: Antonio Eiras Roel, Ofelia Castelao (éd.). Les migrations internes et à moyenne distance en Europe, 1500-1900, t. 1, Santiago 1994, pp. 441-442.

4 Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, 15e-18e siècle, t. 2, Les jeux de l’échange, Paris 1979, pp. 131-132.

5 Christopher T. Smout, «Scots as immigrants in Europe 1400-1700», in: Simonetta Cavaciocchi (éd). Le migrazioni in Europa secc. XIII-XVIII, Firenze 1994, pp. 659-669.

6 Archives nationales (Paris, abrégé: AN), F/20/435, Trasimène, 24. 12. 1812: Anne Radeff, «Über die Grenzen hinweg. Reisen und wandern im Ancien Régime», à paraître in: Scripta Mercaturae.

7 AN, F/20/435, Gênes, 26. 4. 1810: Jan Lucassen, Migrant labour in Europe 1600-1900. The drift to the North Sea, London etc. 1987, p. 120.

8 Abel Châtelain, Les migrants temporaires en France de 1800 à 1914. Histoire économique et sociale des migrants temporaires des campagnes françaises au 19e siècle et au début du 20e siècle. Lille 1976, carte 1-1.

9 Abel Poitrineau, Remues d’hommes. Essai sur les migrations montagnardes en France aux 17e et 18e siècles. Paris 1983 et Les Espagnols de l’Auvergne et du Limousin du 17e au 19e siècle. Aurillac 1985.

10 Lucassen 1987, pp. 1-101 et 133 ss.

11 Lucassen 1987, pp. 119-122.

12 Un texte récent: Jean-Philippe Schreiber, «Pour une étude typologique des conditions d’accès des Juifs à la modernité (1750-1850)», in: Le migrazioni in Europa .... 1994, pp. 415-440.

13 Anne-Lise Flead-Kônig, «Flommes et femmes dans la migration. La mobilité des Suisses dans leur pays et en Europe ( 1600-1900)», in: Les migrations internes .... 1994, p. 226.

14 Jean-Pierre Poussou, «Les migrations internes et à moyenne distance en France à l’époque moderne et au 19e siècle», in: Les migrations internes .... 1994, p. 206.

15 AN, F/20/435, Gênes, 26. 4.1810: Lucassen 1987, p. 120.

16 Domenico Sella, «Au dossier des migrations montagnardes: l’exemple de la Lombardie au 17e siècle», in: Histoire économique du monde méditerranéen 1450-1650. Mélanges en l’honneur de Fernand Braudel. Toulouse 1973, pp. 550-551. [ 260 ]17 Chantal et Gilbert Maistre, Georges Heitz, Colporteurs et marchands savoyards dans l’Europe des 17e et 18e siècles, Annecy 1992, p. 25.

18 Quelques textes récents: Raffaello Ceschi, «Bleniesi milanesi. Note sull’emigrazione di mestieri dalla Svizzera italiana», in: Col bastone e la bisaccia per le strade d’Europa. Migrazioni stagionali di mestiere dall’arco alpino nei secoli XVI-XVIII. Bellinzone 1991, pp. 54-56; Dolf Kaiser, «Bündner Zuckerbäcker in den Nachbarländern vom Spätmittelalter bis ins 20. Jahrhundert», in: Gewerbliche Migration im Alpenraum. Bolzano 1994, pp. 511-525.

19 Raffaello Ceschi, «Migrazioni dalla montagna alla montagna», in: Gewerbliche Migration .... 1994, p. 33; les Savoyards engagent aussi des journaliers: Maistre et Heitz 1992 p. 73 ss.

20 Janine Fayard Duchêne, Les origines de la population de Sion à la fin du 18e siècle: bourgeois. habitants perpétuels et tolérés. Sion 1994 (Cahiers de Vallesia, 4), pp. 252 ss., 340-341.

21 Anne-Lise Head-König, «Malthus dans les Alpes: la diversité des systèmes de régulation démographiques dans Tare alpin du 16e au début du 20e siècle», in: Martin Körner et François Walter (éds). Quand la montagne aussi a une histoire. Mélanges offerts à Jean-François Bergier. Bern 1996, p. 364.

22 AN, F/20/435, Simplon, 3. 4. 1812; Lucassen 1987, p. 238-239.

23 Head-König 1996 p. 365.

24 Sur le Jura interne ou Haut Jura, Pierre Chauve, Jura. Paris 1975 (Guides géologiques régionaux), pp. 18-25.

25 Maurice Gresset, «L’économie d’un bailliage de la montagne jurassienne au 18e siècle», in: Actes du 108e Congrès national des sociétés savantes. Grenoble 1983. Section d’histoire moderne et contemporaine. 1.1, Economies et sociétés des pays de montagne. Paris 1984, p. 78.

26 Anne Radeff, Du café dans le chaudron. Economie globale d’Ancien Régime (Suisse occidentale. Franche-Comté, Savoie). Lausanne 1996, p. 207.

27 Alain Belmont, «L’artisan et la frontière: l’exemple des peigneurs de chanvre du Briançonnais aux 17e et 18e siècles», pp. 201-212 de ce volume.

28 Philippe Henry, «L’évolution démographique», in: Histoire du Pays de Neuchâtel. t. 2. De la Réforme à 1815. Hauterive 1991, p. 156 citant un texte, tardif, de 1766.

29 Henry 1991, p. 153; Yves Froidevaux, «Mobilité spatiale, immigration et croissance démographique: le Pays de Neuchâtel, 1750-1914», à paraître dans la Revue suisse d’histoire.

30 Archives fédérales (Berne, abrégé: AF), B 1750.

31 Je reprends ici certaines des catégories proposées par Jacques Dupâquier, «Macro-migrations en Europe ( 16e-18e siècles)», in: Le migrazioni in Europa .... 1994, pp. 65-90.

32 Andreas Staehelin, «Bâle ville frontière: quelques réflexions», in: Frontières et contacts de civilisation. Neuchâtel 1979, p. 153.

33 Béatrice Veyrassat, «Chocs macro-économiques et négoce international. Le développement des relations de la Suisse avec l’outre-mer au 19e siècle», in: Relations internationales. 82, 1995, p.127.

34 Anne Radeff, «De Gênes à Amsterdam. Voyage et consommation à l’époque de la République Helvétique», in: Jon Mathieu et al. (éd.). Histoire de la société de consommation. Marchés, culture et identité (XVe-XXe siècles). Zurich 1998.

35 Jean-Michel Boehler, Une société rurale en milieu rhénan. La paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789). Strasbourg 1994, p. 1378 ss.

36 Actensammlung aus der Zeit der helvetischen Republik (1798-1803). t. 15, Alfred Rufer (éd.). Des Gesamtwerkes der kulturhistorischen Serie, t. 5, Fribourg 1964, p. 138; Laurence Fontaine, Histoire du colportage en Europe (15e-19e siècle). Paris 1993, pp. 204-205.

37 Pierre Riquet, La République fédérale allemande. Paris 1970, pp. 17,219; Wolf Tietze, Klaus-Achim Boesler et al. (éd.), Geographie Deutschlands. Bundesrepublik Deutschland. Staat - Natur - Wirtschaft. Berlin 1990, pp. 117,123.

38 Peter Höher, Heimat und Fremde. Wanderhändler des oberen Sauerlandes. Münster 1985, p. 94 ss., 118 ss.; Wilfried Reininghaus, «Wanderhandel in Deutschland. Ein Überblick über [ 261 ]Geschichte, Erscheinungsformen und Forschungsprobleme» et «Miszellen zum Wanderhandel aus westfälischer Perspektive», in Wilfried Reininghaus (éd.). Wanderhandel in Europa, Dortmund 1993, pp. 39-40, 195; Flannelore Oberpenning, Migration und Fernhandel im « Tödden-System». Wanderhändler aus dem nördlichen Münsterland im mittleren und nördlichen Europa, Osnabrück 1996, pp. 48-55.

39 Riquet 1970, pp. 12,20, 31; Tietze et al. 1990, p. 130.

40 Handbuch der historischen Stätten Deutschlands, t. 6, Stuttgart 1965, p. 252; Rolf Walter, «Träger und Formen des südwestdeutschen Wanderhandels in historischer Perspektive», in: Wanderhandel.... 1993, pp. 105-109.

41 Jon Mathieu, Eine Agrargeschichte der inneren Alpen. Graubünden, Tessin, Wallis 1500-1800, Zurich 1991, p. 109.

42 Fontaine 1993, p. 132-145.

43 J’ai adopté la définition des Alpes proposée par Werner Baetzing, Der sozio-ökonomische Strukturwandel des Alpenraumes im 20. Jahrhundert. Eine Analyse von «Entwicklungstypen » auf Gemeinde-Ebene im Kontext der europäischen Tertiarisierung, Berne 1993, p. 24 ss. (critères essentiellement géologiques et géomorphologiques).

44 André Ferrer, «La contrebande du tabac à Montbéliard au 18e siècle», in: Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. 75, 1979, pp. 75-90, et «Quelques aspects de la contrebande des livres en Franche-Comté au 18e siècle (à travers les archives comtoises)», in: Le livre en Franche-Comté. Dole, 1984, pp. 161-179.

45 Anne Radeff, Lausanne et ses campagnes au 17e siècle. Lausanne 1980, pp. 149-154.

46 Actensammlung ... 1964, p. 138.

47 AN, F/20/434, Léman, 13.2.1813.

48 Archives départementales de Flaute-Savoie, IV C 80, 1758-1760; enquêtes aimablement signalées par Gilbert Maistre.

49 Je cite dans ce paragraphe une lettre que Gilbert Maistre m’a adressée en juin 1996, après que je lui ai fait parvenir les données concernant l’entrée des Savoyards en Suisse.

50 Chantai et Gilbert Maistre, Marchands-joailliers du Beaufortain au 18e siècle. Albertville 1996 (Cahiers du Vieux Conflans, 157), p. 4 et lettre citée ci-dessus.

51 Lettre de Gilbert Maistre, juin 1996.

52 Fontaine 1993, p. 54.

53 Sella 1973, p. 548.

54 Ceschi 1994, pp. 21,26.

55 AN, F/20/435, Doire, 19. 5.1810; Simplon, 3. 4. 1812.

56 Marco Carlo Belfanti et Marzio A. Romani, «Sur la route: les migrations montagnardes vers la plaine du Pô (17e-18e siècles)», in: Les migrations internes .... 1994, pp. 611-613.

57 Quelques textes récents: André Schluchter, «Die <nie genug zu verwünschende Wuth in fremde Länder zu gehen>. Notizen zur Emigration derTessiner in der frühen Neuzeit», in: Gerhard Jaritz, Albert Müller (éd.), Migration in der Feodalgesellschaft. Frankfurt 1988, pp. 239-262; Ceschi 1991, pp. 49-72.

58 Cesare Santi, «Emigrazione in Mesolcina e Calanca», in: Col bastone .... 1991, pp. 88-89; Linus Bühler, «Von Schustern, Kaminfegern und Bauleuten. Zur gewerblichen Emigration aus Graubünden bis zum Ersten Weltkrieg», in: Gewerbliche Migration .... 1994, p. 486.

59 Poitrineau 1983, p. 263.


60 Anne Radeff et Georges Nicolas, «Mobilités, conjonctures et économie globale en Europe (18e et 19e siècles)», à paraître in: Mélanges offerts à André Lasserre. [ 262 ]Tableau 1: Commerçants passant à Bâle en 1799

Lieu DCP Montagne* n Professions

Neuchâtel NE non 21 21 négociants

Mulhouse 68 non 20 17 négociants, 1 commis, 2 épouses de négociants

Astenberg en Berleburg NW Sauerland 15 15 marchands de fer Hégenheim 68 non 12 12 négociants

La Chaux-de-Fonds NE Haut Jura 12 10 négociants, 2 marchands horlogers Francfort HE non 11 8 négociants, 3 commis Neuern en Bohême BO Bohême 9 7 marchands de plumes pour le lit, 2 valets Grönebach près d’Arnsberg NW Sauerland 8 8 marchands de fer Paris 75 non 7 4 négociants, 1 commis, 2 marchands de mousseline Hausen près de Hechingen BW Jura souabe 7 7 négociants LeLocle NE Haut Jura 7 6 négociant, 1 marchand horloger Strasbourg 67 non 6 5 négociants, 1 marchand colporteur Bouxwiller (ou Buschwiller?) 68 non 6 6 négociants Lyon 69 non 5 4 négociants, 1 marchand chapelier Gönningen près de Tübingen BW Jura souabe 5 2 négociants, 3 marchands de semences Genève GE non 5 3 négociants, 2 épouses de négociants [ 263 ]Tableau 1: Commerçants passant à Bâle en 1799 (suite) Lieu | DCP | Montagne* | n | Professions

Canzo | département d’Olona | LO | Alpes | 5 | 5 négociants Osterberg en Westphalie NW Sauerland 5 5 marchands de fer Yde département du Cantal 15 Massif Central 4 4 marchands de parapluies Auggen au margraviat de Bade BW ? 4 3 négociants, 1 marchand devin St-Blaise (Forêt Noire) BW Forêt Noire 4 2 négociants, 2 marchands de verre Elbenrode (Hesse Darmstadt) HE ? 4 4 négociants Italie I oui et non 4 4 merciers Sestri près de Gênes LI non 4 4 négociants Còme en Cisalpine LO Alpes 4 2 négociants, 2 marchands de baromètres Barmen en Westphalie NW non 4 4 négociants Duisbui'g NW non 4 4 négociants Neuenrade en Westphalie NW Sauerland 4 4 négociants I.andau RP non 4 3 négociants, 1 marchand d’eau de vie Schônheide en Saxe S Erzgebirge 4 2 négociants, 2 commis Géra en Saxe TH non 4 4 négociants DCP: départements français; cantons suisses; provinces italiennes; Länder allemands; voir liste des abréviations à la fin du tableau 2, p. 266. n: Nombre de citations.

  • Définies d’après Bätzing 1993 (Alpes); Chauve 1975 (Jura); Riquet 1970 etTietze et al.

1990 (Allemagne). RADEFF: MONTAGNES, PLAT PAYS ET «REMUES D'HOMMES» 263 [ 264 ]Lieu* | DCP** | Montagne | n | Mar | Lab | Chau Hor Maç Char Col MU Van Rém Vit Voit Chir Div Nd Mouthe 25 Haut Jura 63 13 49 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 Genève GE non 43 9 1 0 24 0 0 0 0 0 0 0 0 0 6 3 Val Divedrò PI Alpes 25 16 0 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Ivrée PI non 19 0 0 18 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Neuchâtel NE non 18 3 2 0 0 0 0 1 2 0 0 0 0 0 9 1 LeLocle NE Haut Jura 17 7 0 0 5 0 0 2 1 0 0 0 0 0 1 1 Domodossola PI Alpes 15 11 0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 Sarrageois 25 Haut Jura 13 6 6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 Foncine 39 Haut Jura 12 0 6 0 0 0 0 0 0 6 0 0 0 0 0 0 Jougne 25 Haut Jura 11 3 7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 Chaux Neuve 25 Haut Jura 10 5 2 0 0 0 0 1 0 2 0 0 0 0 0 0 La Brévine NE Haut Jura 10 8 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 Les Gets 74 Alpes 9 0 7 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 Aoste AO Alpes 9 3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 2 0 Italie I Oui et non 9 3 0 0 0 4 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 St-Georges I? ? 9 0 0 7 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 Petite Chaux 25 Haut Jura 8 3 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Villadossola PI Alpes 8 0 0 0 0 0 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Roveyre = Rovere? TI? Alpes? 8 0 0 0 0 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Vaux-les-St-Claude 39 Haut Jura 7 3 2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 Lyon 69 non 7 4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 1 Mégevette 74 Alpes 7 1 0 0 0 0 1 0 0 0 5 0 0 0 0 0 Gressoney AO Alpes 7 7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Valle d’Ossola PI Alpes 7 6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 Tableau 2: Personnes entrant dans le canton du Léman en 1799 [ 265 ]Page:Labi 1998.djvu/239 [ 266 ]Page:Labi 1998.djvu/240

  1. 1 Ce texte est extrait du livre que je prépare sur les mobilités spatiales, dans le cadre d’un subside ATHENA du Fonds national suisse de la recherche scientifique: Anne Radeff, Mobile immobilité: évolution des sociétés d’Ancien Régime finissantes (titre provisoire).
  2. 2 Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II. Paris 1966, t. l.p. 46.
  3. 3 Abel Poitrineau, «Déplacements professionnels. Les migrations des montagnards», in: Antonio Eiras Roel, Ofelia Castelao (éd.). Les migrations internes et à moyenne distance en Europe, 1500-1900, t. 1, Santiago 1994, pp. 441-442.
  4. 4 Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, 15e-18e siècle, t. 2, Les jeux de l’échange, Paris 1979, pp. 131-132.
  5. 5 Christopher T. Smout, «Scots as immigrants in Europe 1400-1700», in: Simonetta Cavaciocchi (éd). Le migrazioni in Europa secc. XIII-XVIII, Firenze 1994, pp. 659-669.
  6. 6 Archives nationales (Paris, abrégé: AN), F/20/435, Trasimène, 24. 12. 1812: Anne Radeff, «Über die Grenzen hinweg. Reisen und wandern im Ancien Régime», à paraître in: Scripta Mercaturae.
  7. 7 AN, F/20/435, Gênes, 26. 4. 1810: Jan Lucassen, Migrant labour in Europe 1600-1900. The drift to the North Sea, London etc. 1987, p. 120.
  8. 8 Abel Châtelain, Les migrants temporaires en France de 1800 à 1914. Histoire économique et sociale des migrants temporaires des campagnes françaises au 19e siècle et au début du 20e siècle. Lille 1976, carte 1-1.
  9. 9 Abel Poitrineau, Remues d’hommes. Essai sur les migrations montagnardes en France aux 17e et 18e siècles. Paris 1983 et Les Espagnols de l’Auvergne et du Limousin du 17e au 19e siècle. Aurillac 1985.
  10. 10 Lucassen 1987, pp. 1-101 et 133 ss.
  11. 11 Lucassen 1987, pp. 119-122.
  12. 12 Un texte récent: Jean-Philippe Schreiber, «Pour une étude typologique des conditions d’accès des Juifs à la modernité (1750-1850)», in: Le migrazioni in Europa .... 1994, pp. 415-440.
  13. 13 Anne-Lise Flead-Kônig, «Flommes et femmes dans la migration. La mobilité des Suisses dans leur pays et en Europe ( 1600-1900)», in: Les migrations internes .... 1994, p. 226.
  14. 14 Jean-Pierre Poussou, «Les migrations internes et à moyenne distance en France à l’époque moderne et au 19e siècle», in: Les migrations internes .... 1994, p. 206.
  15. 15 AN, F/20/435, Gênes, 26. 4.1810: Lucassen 1987, p. 120.
  16. 16 Domenico Sella, «Au dossier des migrations montagnardes: l’exemple de la Lombardie au 17e siècle», in: Histoire économique du monde méditerranéen 1450-1650. Mélanges en l’honneur de Fernand Braudel. Toulouse 1973, pp. 550-551.
  17. 17 Chantal et Gilbert Maistre, Georges Heitz, Colporteurs et marchands savoyards dans l’Europe des 17e et 18e siècles, Annecy 1992, p. 25.
  18. 18 Quelques textes récents: Raffaello Ceschi, «Bleniesi milanesi. Note sull’emigrazione di mestieri dalla Svizzera italiana», in: Col bastone e la bisaccia per le strade d’Europa. Migrazioni stagionali di mestiere dall’arco alpino nei secoli XVI-XVIII. Bellinzone 1991, pp. 54-56; Dolf Kaiser, «Bündner Zuckerbäcker in den Nachbarländern vom Spätmittelalter bis ins 20. Jahrhundert», in: Gewerbliche Migration im Alpenraum. Bolzano 1994, pp. 511-525.
  19. 19 Raffaello Ceschi, «Migrazioni dalla montagna alla montagna», in: Gewerbliche Migration .... 1994, p. 33; les Savoyards engagent aussi des journaliers: Maistre et Heitz 1992 p. 73 ss.
  20. 20 Janine Fayard Duchêne, Les origines de la population de Sion à la fin du 18e siècle: bourgeois. habitants perpétuels et tolérés. Sion 1994 (Cahiers de Vallesia, 4), pp. 252 ss., 340-341.
  21. 21 Anne-Lise Head-König, «Malthus dans les Alpes: la diversité des systèmes de régulation démographiques dans Tare alpin du 16e au début du 20e siècle», in: Martin Körner et François Walter (éds). Quand la montagne aussi a une histoire. Mélanges offerts à Jean-François Bergier. Bern 1996, p. 364.
  22. 22 AN, F/20/435, Simplon, 3. 4. 1812; Lucassen 1987, p. 238-239.
  23. 23 Head-König 1996 p. 365.
  24. 24 Sur le Jura interne ou Haut Jura, Pierre Chauve, Jura. Paris 1975 (Guides géologiques régionaux), pp. 18-25.
  25. 25 Maurice Gresset, «L’économie d’un bailliage de la montagne jurassienne au 18e siècle», in: Actes du 108e Congrès national des sociétés savantes. Grenoble 1983. Section d’histoire moderne et contemporaine. 1.1, Economies et sociétés des pays de montagne. Paris 1984, p. 78.
  26. 26 Anne Radeff, Du café dans le chaudron. Economie globale d’Ancien Régime (Suisse occidentale. Franche-Comté, Savoie). Lausanne 1996, p. 207.
  27. 27 Alain Belmont, «L’artisan et la frontière: l’exemple des peigneurs de chanvre du Briançonnais aux 17e et 18e siècles», pp. 201-212 de ce volume.
  28. 28 Philippe Henry, «L’évolution démographique», in: Histoire du Pays de Neuchâtel. t. 2. De la Réforme à 1815. Hauterive 1991, p. 156 citant un texte, tardif, de 1766.
  29. 29 Henry 1991, p. 153; Yves Froidevaux, «Mobilité spatiale, immigration et croissance démographique: le Pays de Neuchâtel, 1750-1914», à paraître dans la Revue suisse d’histoire.
  30. 30 Archives fédérales (Berne, abrégé: AF), B 1750.
  31. 31 Je reprends ici certaines des catégories proposées par Jacques Dupâquier, «Macro-migrations en Europe ( 16e-18e siècles)», in: Le migrazioni in Europa .... 1994, pp. 65-90.
  32. 32 Andreas Staehelin, «Bâle ville frontière: quelques réflexions», in: Frontières et contacts de civilisation. Neuchâtel 1979, p. 153.
  33. 33 Béatrice Veyrassat, «Chocs macro-économiques et négoce international. Le développement des relations de la Suisse avec l’outre-mer au 19e siècle», in: Relations internationales. 82, 1995, p.127.
  34. 34 Anne Radeff, «De Gênes à Amsterdam. Voyage et consommation à l’époque de la République Helvétique», in: Jon Mathieu et al. (éd.). Histoire de la société de consommation. Marchés, culture et identité (XVe-XXe siècles). Zurich 1998.
  35. 35 Jean-Michel Boehler, Une société rurale en milieu rhénan. La paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789). Strasbourg 1994, p. 1378 ss.
  36. 36 Actensammlung aus der Zeit der helvetischen Republik (1798-1803). t. 15, Alfred Rufer (éd.). Des Gesamtwerkes der kulturhistorischen Serie, t. 5, Fribourg 1964, p. 138; Laurence Fontaine, Histoire du colportage en Europe (15e-19e siècle). Paris 1993, pp. 204-205.
  37. 37 Pierre Riquet, La République fédérale allemande. Paris 1970, pp. 17,219; Wolf Tietze, Klaus-Achim Boesler et al. (éd.), Geographie Deutschlands. Bundesrepublik Deutschland. Staat - Natur - Wirtschaft. Berlin 1990, pp. 117,123.
  38. 38 Peter Höher, Heimat und Fremde. Wanderhändler des oberen Sauerlandes. Münster 1985, p. 94 ss., 118 ss.; Wilfried Reininghaus, «Wanderhandel in Deutschland. Ein Überblick über
  39. 39 Riquet 1970, pp. 12,20, 31; Tietze et al. 1990, p. 130.
  40. 40 Handbuch der historischen Stätten Deutschlands, t. 6, Stuttgart 1965, p. 252; Rolf Walter, «Träger und Formen des südwestdeutschen Wanderhandels in historischer Perspektive», in: Wanderhandel.... 1993, pp. 105-109.
  41. 41 Jon Mathieu, Eine Agrargeschichte der inneren Alpen. Graubünden, Tessin, Wallis 1500-1800, Zurich 1991, p. 109.
  42. 42 Fontaine 1993, p. 132-145.
  43. 43 J’ai adopté la définition des Alpes proposée par Werner Baetzing, Der sozio-ökonomische Strukturwandel des Alpenraumes im 20. Jahrhundert. Eine Analyse von «Entwicklungstypen » auf Gemeinde-Ebene im Kontext der europäischen Tertiarisierung, Berne 1993, p. 24 ss. (critères essentiellement géologiques et géomorphologiques).
  44. 44 André Ferrer, «La contrebande du tabac à Montbéliard au 18e siècle», in: Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. 75, 1979, pp. 75-90, et «Quelques aspects de la contrebande des livres en Franche-Comté au 18e siècle (à travers les archives comtoises)», in: Le livre en Franche-Comté. Dole, 1984, pp. 161-179.
  45. 45 Anne Radeff, Lausanne et ses campagnes au 17e siècle. Lausanne 1980, pp. 149-154.
  46. 46 Actensammlung ... 1964, p. 138.
  47. 47 AN, F/20/434, Léman, 13.2.1813.
  48. 48 Archives départementales de Flaute-Savoie, IV C 80, 1758-1760; enquêtes aimablement signalées par Gilbert Maistre.
  49. 49 Je cite dans ce paragraphe une lettre que Gilbert Maistre m’a adressée en juin 1996, après que je lui ai fait parvenir les données concernant l’entrée des Savoyards en Suisse.
  50. 50 Chantai et Gilbert Maistre, Marchands-joailliers du Beaufortain au 18e siècle. Albertville 1996 (Cahiers du Vieux Conflans, 157), p. 4 et lettre citée ci-dessus.
  51. 51 Lettre de Gilbert Maistre, juin 1996.
  52. 52 Fontaine 1993, p. 54.
  53. 53 Sella 1973, p. 548.
  54. 54 Ceschi 1994, pp. 21,26.
  55. 55 AN, F/20/435, Doire, 19. 5.1810; Simplon, 3. 4. 1812.
  56. 56 Marco Carlo Belfanti et Marzio A. Romani, «Sur la route: les migrations montagnardes vers la plaine du Pô (17e-18e siècles)», in: Les migrations internes .... 1994, pp. 611-613.
  57. 57 Quelques textes récents: André Schluchter, «Die <nie genug zu verwünschende Wuth in fremde Länder zu gehen>. Notizen zur Emigration derTessiner in der frühen Neuzeit», in: Gerhard Jaritz, Albert Müller (éd.), Migration in der Feodalgesellschaft. Frankfurt 1988, pp. 239-262; Ceschi 1991, pp. 49-72.
  58. 58 Cesare Santi, «Emigrazione in Mesolcina e Calanca», in: Col bastone .... 1991, pp. 88-89; Linus Bühler, «Von Schustern, Kaminfegern und Bauleuten. Zur gewerblichen Emigration aus Graubünden bis zum Ersten Weltkrieg», in: Gewerbliche Migration .... 1994, p. 486. 59 Poitrineau 1983, p. 263.
  59. 59 Poitrineau 1983, p. 263.
  60. 60 Anne Radeff et Georges Nicolas, «Mobilités, conjonctures et économie globale en Europe (18e et 19e siècles)», à paraître in: Mélanges offerts à André Lasserre.