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maurice barrès

Je ne sais si l’on appréciera ce qu’avait d’ardeur raffinée et de mélancolie violente le sentiment qui m’animait, mais j’en jouissais avec tous mes nerfs supra-sensibles que le désaccord de ces émois sans unité faisait vibrer ainsi qu’une précieuse dissonance.

Par malheur, Iphigénie fut un jour le témoin fortuit de mon plaisir. Mal accoutumée aux complications sentimentales, elle émit des paroles dépourvues de bonne grâce, et déclara qu’elle partirait sans retour. Je tentai de lui faire entendre raison et de lui donner des éclaircissements sur ce que mes intentions avaient de flatteur pour elle. Mais elle s’enveloppa dans la part originelle de sa race, écarta toute explication, et regagna Paris.

Animé par une pitoyable tristesse, je quittai Pont-à-Mousson et visitai Cordoue, Tolède, Sparte, Avila, Grenade. Villes brûlées de passion, fendillées, desséchées par une piété nerveuse et frénétique, j’avais le secret