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à la manière de…

dans les propos de sa bouche le parfum des ancêtres. Tantôt épris d’Iphigénie, tantôt de l’aïeule, je me partageais en états successifs avec la curiosité de sentir naître un Moi chaque fois différent, et le regret aussi de perdre celui qui s’effaçait[1].

Un soir enfin, la dame, sollicitée, reçut avec une gratitude étonnée des hommages dont l’espoir même avait depuis longtemps déserté son cœur.

Précieuse volupté ! Minutes incomparables ! Je doublais mon existence en pénétrant l’avenir lointain d’Iphigénie sans échapper au présent, j’avais la sensation de la posséder à la fois dans la vie future de sa chair et dans son image actuelle, dans l’apogée tout ensemble et dans le déclin de sa beauté !

  1. On trouvera cette idée ébauchée dans notre brochure : Le Moi, sa bouture et son marcottage. Mais il nous a paru que là son raccourci était insupportable. Elle méritait le développement que nous lui donnons ici.