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Page:Labi 2009.djvu/35

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le terme de Rückwanderer toutes les catégories de migrants aussi bien ceux qui reviennent volontairement au pays après l’avoir quitté que ceux dont le retour est contraint, tout au contraire des textes plus précis de la version française qui font la distinction entre le «migrant qui revient» et le «rapatrié». Les circonstances politiques ont obligé dès 1917 et jusqu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale nombre de Suisses de quitter le pays où ils s’étaient établis. La notion de Rückwanderer revêt alors une connotation négative, liée à des questions d’assistance, de soutien, de dédommagement, une image qui a accru les difficultés d’intégration de ceux qui étaient concernés.[7] Ce groupe d’arrivants, d’origine urbaine surtout, inclut aussi bien des personnes qui ont quitté la Suisse et émigré en Russie à un moment donné que des personnes dont la mobilité n’est qu’apparente et qui, en fait, n’ont jamais habité la Suisse ni n’y sont nés. Ces derniers sont des descendants de Suisses émigrés, parfois depuis deux, trois ou quatre générations, et possèdent la nationalité suisse du fait des spécificités de la transmission et de la conservation de la citoyenneté suisse. Au fil des décennies, les règles concernant la nationalité se sont également modifiées. Avant 1848, les exigences de la citoyenneté cantonale et communale et surtout celles du renouvellement de la citoyenneté pour ceux qui s’étaient absentés longtemps du pays influençaient encore fortement les possibilités de retour.[8] Mais, devenues aussi une affaire fédérale, les règles de transmission de la citoyenneté se sont modifiées. Aussi les Suisses de Russie, dont certains ascendants avaient quitté la Suisse tout au début du XIXe siècle sont-ils réincorporés dans leur ancien droit de cité suisse au retour de Russie après la Révolution russe. Lorsque les instances politiques légifèrent à propos des Rückwanderer (Suisses rentrés au pays), il s’agit souvent de rapatriés qui n’ont jamais vécu en Suisse et qui, de ce fait, se heurtent à d’énormes difficultés d’insertion que souligne le Conseil fédéral. «Dans nombre de cas, le rapatrié demeure dans une situation fort précaire. Les rapatriés qui perdent leur emploi se trouvent dans une posture d’autant moins bonne qu’ils n’ont pas les relations et ressources dont disposent de nombreux autres Suisses [...]. Le fait d’être mal familiarisé avec le milieu suisse ajoute encore aux difficultés matérielles et psychologiques suscitées par cette situation [,..].»[9] Il est indéniable qu’avant la Première Guerre mondiale le terme de Rückwanderer était utilisé dans une acception plus large, comme en témoigne la version française - parfois maladroite - des documents officiels. Les Aus- und Rückwanderer sont des «allants et venants» en 1910,[10] et des «émigrés qui reviennent en 1913»,[11] le phénomène de l’émigration et du retour étant aussi

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Histoire des Alpes - Storia delle Alpi - Geschichte der Alpen 2009/14