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La migration de retour: un contexte ambigu et mal défini


La «migration de retour» est difficile à cerner dans le contexte suisse, pour trois raisons principalement: la définition du retour n’ est souvent pas démographique -tune personne quitte le pays, puis elle revient -, le laps de temps écoulé entre le départ et le retour pour qu’ il y ait migration de retour est variable, l’espace dans lequel s’effectue le retour est mal défini.


La définition du migrant qui revient


Notion ambiguë s’il en est, et qui rend difficile un calcul précis de la migration de retour à l’échelle suisse, à plus forte raison cantonale. Une première difficulté résulte de la terminologie utilisée pour qualifier le «retour». Elle est souvent imprécise et recouvre une réalité qui s’est modifiée au fil du temps. Non seulement le phénomène du retour est mal cerné - un Suisse peut revenir, être un «Rückwanderer», sans jamais être parti de Suisse - mais aussi la réalité du phénomène migratoire. On peut observer que la définition du migrant a changé au cours des siècles, et comme l’écrit le Conseil fédéral, «tous les citoyens quittant le pays à la fin du XVIIIe siècle étaient considérés comme des émigrants», alors qu’au début du XXe siècle, ce mot avait un sens beaucoup plus restreint et les personnes quittant la Suisse pour un autre pays d’Europe n’étaient officiellement pas considérées comme étant des émigrants. «La législation suisse entend par <émigrants> les personnes qui se rendent dans un Etat d’outre-mer avec l’intention de s’y établir ou d’y rester en tout cas un certain temps.»[5] Cette perception étonnante explique les défaillances de la statistique nationale. Mais même la statistique de ceux qui sont partis outre-mer est défaillante, l’entre-deux-guerres y compris, ainsi qu’il ressort de la lecture attentive des rapports de gestion du Conseil fédéral. La statistique des émigrants de Suisse inclut non seulement les ressortissants suisses, mais aussi les étrangers établis en Suisse, et également ceux qui après être revenus au pays repartent outre-mer. Elle n’inclut pas, en revanche, les émigrants qui n’ont pas eu recours à l’entremise d’une agence d’émigration, voire tous ceux qui, au sortir de la Première Guerre mondiale se sont rendus à l’étranger, en 1919 par exemple en France et en Italie, pour y acheter leur billet de passage en raison d’un taux de change plus favorable obtenu dans ces pays.[6]

La terminologie allemande utilisée dans les documents officiels englobe sous