Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/119

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que votre explication psychanalytique est totalement fausse. » Et il ajoute que des hommes comme moi qui s’attachent aux détails les plus insignifiants sont tout simplement dangereux. Puis il se souvient d’un autre rendez-vous et prend congé de nous.

« Nous étions cependant, le Drͤ Frink et moi, convaincus de l’exactitude de mon explication ; aussi me décidai-je à en obtenir la preuve ou la contre-preuve, en cherchant des renseignements ailleurs. Je me rendis donc, quelques jours plus tard, en visite chez un voisin, un vieil ami du Drͤ R., qui confirma en tous points mon explication. Le procès avait eu lieu quelques semaines auparavant, l’infirmière ayant été citée comme complice. — Le Drͤ R. est maintenant convaincu de l’exactitude des mécanismes freudiens. »

L’aveu involontaire perce également, à n’en pas douter, dans le cas suivant communiqué par M. O. Rank :

« Un père, qui n’est guère patriote et qui voudrait élever ses enfants sans leur inculquer le sentiment patriotique qu’il considère comme superflu, blâme ses fils d’avoir pris part à une manifestation patriotique ; ceux-ci invoquant l’exemple de leur oncle, le père s’écrie : « votre oncle est le dernier homme que vous devriez imiter ; c’est un idiot » (la prononciation allemande est idiote). Voyant l’expression étonnée de ses enfants, que ce ton surprend, le père s’aperçoit qu’il a commis un lapsus et dit en s’excusant : « J’ai naturellement voulu dire : patriote. »

M. J. Stärcke rapporte un cas de lapsus dans lequel l’auteur (une dame) reconnaît elle-même un aveu involontaire ; M. Stärcke fait suivre son récit d’une remarque excellente, bien que dépassant les limites d’une simple interprétation (L. c.).

« Une femme-dentiste promet à sa sœur de l’examiner un jour, afin de voir si les faces latérales de ses deux grosses molaires sont en contact (c’est-à-dire