Papaoutemari s’est blottie, suivant son habitude, contre moi. Sans pouvoir parler, elle tremble, et elle m’exprime, par ses yeux si profondément touchants, la détresse de son cœur.
Un coup de sifïlet m’annonce que la baleinière va venir me prendre. Allons, c’est la fin… Il faut se quitter, avec la certitude de ne plus jamais nous revoir. Ah ! c’est aussi horrible que si nous mourions tous, à ce moment-là, les uns devant les autres…
Mais voici qu’un accident trouble nos adieux. L’équipage du canot se dirige vers moi. Ma famille comprend qu’on vient me prendre. Papaoutemari ramasse un crabe vert, et le jette contre ces méchants. Les siens l’imitent, et mes hommes doivent s’avancer en se garant contre cette fusillade imprévue.
Comme ils savent quelle affection m’unit aux agresseurs, ils n’osent trop rien dire. Pourtant, j’en entends un qui pousse tout bas un gros juron.