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Page:Labi 2009.djvu/179

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pereur d’Autriche et de Hongrie. Partant généralement de Suisse, les plantes et les graines envoyées par Villars et retrouvées dans les herbiers de Vienne, puis, depuis Vienne, dans ceux de Leipzig et de Gottingen, et enfin les spécimens retrouvés dans les herbiers de Berlin, montrent la richesse des échanges que le botaniste dauphinois entretenait toujours davantage avec les Etats de l’Europe centrale, de même qu’ils sont le signe de la bonne connaissance qu’il avait des cabinets et des naturalistes allemands. Autour du Cabinet d’histoire naturelle de Grenoble se croisèrent ainsi inlassablement les influences réciproques des cabinets de curiosités et des naturalistes germaniques, renforcées qu’elles étaient par les efforts déployés par le botaniste Dominique Villars. Point d’orgue aux relations entre le Cabinet d’histoire naturelle de Grenoble et les pays germaniques, c’est pour Strasbourg, ville avec laquelle il avait tissé des liens et dont il devint doyen de la Faculté de médecine, que Dominique Villars quitta en 1805 la ville de Grenoble.


Conclusion

Ayant établi dans mon travail de thèse, les influences et les apports réciproques dans le domaine des sciences naturelles entre Grenoble et l’Italie, cet article apporte un nouvel éclairage sur la place des cabinets germaniques et des savants allemands dans la genèse du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble. En effet, depuis les cabinets de curiosités dauphinois du XVIIIe siècle jusqu’à la création du Muséum de Grenoble en 1849 en passant par le Cabinet d’histoire naturelle en 1773, les influences germaniques se croisent inlassablement en Dauphiné et se reconnaissent dans la constitution même des collections d’histoire naturelle rassemblées à Grenoble. Ces influences réciproques poussèrent les curieux des cabinets de curiosités à s’intéresser d’abord et avant tout aux collections exotiques, dépassant ainsi les limites du domaine alpin. Elles unirent ensuite savants allemands et naturalistes dauphinois en faisant remonter à la Renaissance leurs origines communes, à l’Université, puis au Jardin botanique de Montpellier, leur formation médicale originelle. Ce sont les recherches du médecin botaniste Dominique Villars qui synthétisent le mieux ces influences, celui-ci poussant toujours plus loin à l’est, vers les confins des Alpes, ses travaux de comparaison de la flore dauphinoise. Influencé par les auteurs de la Renaissance, il rechercha leurs herbiers imprimés auxquels la richesse iconographique conservait encore à son époque toute leur valeur scientifique. Il s’inspira de leurs travaux, son