Page:Labi 2009.djvu/112

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Pour comprendre cette situation, il faut se rappeler que l’histoire de l’industrie touristique de Andermatt a connu diverses étapes. Avant la Première guerre mondiale, le village uranais était fréquenté par une clientèle fortunée, voire aristocratique. La reine Victoria et sa cour, par exemple, séjournèrent dans les palaces du lieu. Ce tourisme élitaire disparut pendant la Première Guerre mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, la clientèle devint plus populaire, et ceci pour plusieurs raisons. D’abord, l’enneigement exceptionnel permettait une ouverture précoce des pistes. Ensuite, le site était très prisé par les skieurs avertis recherchant des pistes de haute montagne. Finalement, dans le dernier tiers du XXe siècle, le tourisme journalier est privilégié du fait de la distance très réduite entre les grandes villes du Plateau et la vallée d’Urseren (Lucerne est située à 65 kilomètres, Zurich à 119 kilomètres, Bâle à 169 kilomètres), de même après l’ouverture du tunnel autoroutier du Saint-Gothard en 1980 qui amènent des touristes de Lugano (à 120 kilomètres), mais aussi de Milan à 185 kilomètres.

Cependant il s’agit d’un type de tourisme qui ne génère pas de revenus importants, de sorte que les investissements consentis dans les infrastructures touristiques se limitent au minimum. Les investissements que font certains centres touristiques proches d’Andermatt, tels Engelberg, Sedrun, Crans- Montana ou même Airolo, dépassent de loin ceux d’Andermatt. La station subit donc un déclin inexorable, que ne freinent que ses atouts naturels, tels son enneigement exceptionnel et son site (surtout le Gemsstock). Elle ne retrouve un peu de vigueur que grâce à la pratique du ski hors-piste et du snowboard. Mais dans les années 1990-2005, personne ne connaît de recette miracle susceptible de relancer la station. On craint le pire, car les investissements nécessaires semblent irréalisables. Des tentatives faites du côté de la Russie, et hormis quelques événements ponctuels, comme la visite de la musique des cadets de l’école Souvaroff, ne débouchent sur aucun investissement concret par manque de contacts adéquats.


Une rencontre providentielle et l'influence des expatriés

Lors d’un dîner de gala, au Caire, l’ambassadeur suisse en Egypte - qui est uranais - fait la connaissance d’un industriel égyptien, M. Sawiri. Tous deux parlent de vacances et de ski. M. Sawiri évoque la Suisse, qu’il connaît bien, puisque enfant, il passait ses vacances à Crans-Montana. L’ambassadeur luiZurfluh: Le cas d'Urseren 123