Page:Labi 2009.djvu/101

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au niveau culturel et éducatif notamment, par des programmes d’études, des programmes d’échange ou de création de réseaux, de jumelages.[13]

Pour les émigrés ou leurs descendants qui désirent revenir et s’établir définitivement au Trentin, il existe également de nombreux programmes de financement détaillés dans une loi spécifique.[14]

La mise sur pied de ces différents programmes a favorisé la migration de retour au Trentin, mais le phénomène a été particulièrement prononcé pour certains pays. Les pays d’Amérique Latine sont aujourd’hui les plus touchés par les migrations de retour alors qu’à l’époque de l’émigration, il s’agissait souvent d’émigration définitive, sans idée de retour. La combinaison de deux facteurs -tles difficultés économiques des pays d’Amérique latine et, du côté italien, des lois nationales et provinciales très favorables à l’acquisition de la nationalité et au retour au Trentin - ont entraîné une augmentation sensible des retours. Toutefois, le retour de ces descendants de Trentins émigrés en Amérique du Sud, en particulier de ceux revenant du Brésil, ne s’est pas effectué sans problèmes. Ayant une vision souvent très idéalisée de la situation en Italie, ils se trouvent confrontés, dès leur arrivée, à des situations souvent extrêmement difficiles, n’ayant parfois même pas d’autorisation de travail. De nombreux descendants d’émigrés trentins en Bosnie-Herzégovine se sont également installés au Tren- tin suite à la guerre des années 1990, et plus de 400 d’entre eux ont obtenu la nationalité italienne. L’augmentation considérable des retours a fini par susciter l’inquiétude des autorités locales et une nouvelle loi provinciale plus restrictive est entrée en vigueur fin décembre 2007,[15] et l’un des objectifs du monde asso- ciatif trentin est désormais de donner aux candidats au retour la vision la plus réaliste possible des conditions de vie en Italie.


Le cas des «francesi»

Dans cette fresque de la migration trentine, les migrants et leurs descendants résidant en France présentent des caractéristiques particulières. Ils ont été largement oubliés par la recherche. La présentation qui suit résulte d’entretiens et de recherches en archives réalisés dans le cadre de ma thèse de doctorat sur le courant migratoire entre le Trentin et la Franche-Comté.[16] Je m’étais alors concentré plus particulièrement sur les migrants provenant des villages des vallées du torrent Leno, Terragnolo, Trambileno et Vallarsa situés aux environs de Rovereto dans le sud de la province. Bien qu’ayant limité mon étude à

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Histoire des Alpes - Storia delle Alpi - Geschichte der Alpen 2009/14