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Page:Labi 2009.djvu/100

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conditions économiques et morales désastreuses et l’expérience du retour fut souvent une expérience traumatisante.[10] En 1975 pour la première fois depuis plus d’un siècle, les arrivées au Trentin dépassèrent les départs en raison d’un développement économique considérable de la province.


La création d'une infrastructure favorisant les retours

Le Trentin est aujourd’hui, comme l’ensemble de l’Italie, une terre d’immigra- tion et non plus d’émigration. Selon les estimations de l’administration pro- vinciale et des associations de migrants, il y a actuellement dans le monde près de 500’000 descendants de Trentins qui ont quitté leur terre natale entre 1870 et 1975. Ce chiffre prend toute son importance lorsque l’on sait que la population du Trentin était d’environ 500’000 habitants en 2004.[11] Depuis 1972, la province de Trente possède le statut de province autonome, ce qui signifie que la majeure partie des impôts collectés par l’Etat italien est en- suite reversée à l’administration provinciale qui les gère à sa convenance. Ceci a permis de financer des interventions au niveau local pour résoudre des problèmes bien spécifiques. Les années 1970 voient la création d’un Ufficio Emigrazione (Service Emigration) ayant pour objectif premier d’assister et d’encadrer les émigrants désireux de rentrer du Trentin. Et deux associations de migrants voient également le jour, celle des Trentini nel Mondo en 1957 et celle des Famiglie Trentine all’Estero en 1968. L’association Trentini nel Mondo, la plus grande, compte aujourd’hui plus de 200 Cercles Trentins (Circoli Trentini) répartis dans le monde entier. Certains de ces Circoli Trentini se trouvent au Trentin et sont formés par des ex-migrants qui se sont réinstallés dans leur province d’origine. En 2007, on en comptait six qui regroupaient les anciens émigrés d’Australie, d’Argentine, du Chili, de Stivor en Bosnie-Herzégovine, de Suisse et d’Uruguay. Il est intéressant de relever qu’il n’existe pas de Circoli d’anciens émigrés pour les deux grands pays d’émigration trentine qu’ont été le Brésil et la France.[12] De manière quelque peu surprenante, l’ Ufficio Emigrazione et les associations semblent aujourd’hui presque plus actives qu’elles ne l’étaient par le passé, à l’époque de la migration.

L’assistance aux migrants et les interventions de solidarité (surtout en Amé- rique du Sud et dans les pays de l’Est) constituent les principales activités de ces diverses institutions, mais elles œuvrent également dans d’autres domaines,