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HÖHENANGST, HÖHENLUST ZUR FIGUR DES GEMSJÄGERS IM 18. JAHRHUNDERT


Andreas Bürgi


Résumé


Peur de la montagne, exaltation de la montagne. À propos de la figure du chasseur de chamois au 18e siècle


De nombreux textes scientifiques et littéraires du 18e siècle consacrés à l’exploration des Alpes s’arrêtent avec force de détails au chamois et au chasseur de chamois. Cette attention est sans commune mesure avec le peu d’importance que revêtaient le chamois pour l’alimentation et sa chasse pour l’économie alpine. L’examen de ces textes révèle que le chasseur de chamois est en fait une construction anthropologique de l’élite intellectuelle du bas pays, et qu’il est par conséquent une fiction qui remplit différentes fonctions dans le contexte de la conquête de la haute montagne. Il est le prototype de l’homme alpin et a de ce fait une fonction d’exemplarité supérieure à celle de tous les autres habitants des Alpes. Sur le plan mental, il ouvre la haute montagne à l’élite intellectuelle en montrant qu’il est possible d’y survivre. En même temps, il préserve le côté mystérieux de cet espace, en transposant des peurs traditionnelles devant la haute montagne à celles, nouvelles, que ressent l’élite intellectuelle face aux Alpes.


Drei Figuren lässt Friedrich Schiller zu Beginn seines «Wilhelm Teil» auftreten, einen Fischer, einen Hirten und einen Alpenjäger.[1] Sie repräsentieren das Volk der Urschweiz, darüber hinaus aber auch die drei Zonen des Alpenraums: die Gewässer am Fuss der Berge, die Alpweiden und die «Eisgebirge», wie man im 18. Jahrhundert die Region der Gletscher und des ewi-

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