Page:Labi 1997.djvu/41

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has not been proofread.

sur toute sa largeur. Sans effectuer des fouilles, il est impossible de distinguer avec certitude s’il est appuyé sur un remblai de terre - peut-être préhistorique - ou si le rempart dissimulé par le terrain n’est que le vestige d’une ancienne enceinte plus haute. La clôture sud a soit disparu, soit jamais atteint le rebord de la paroi rocheuse située au sud. Ici, nous pourrions supposer l’existence d’une deuxième entrée de la place forte, permettant l’indispensable communication avec l’autre partie, moins protégée de l’élévation. L’enceinte nord est moins apparente puisque ce côté est bordé sur toute sa longueur de différentes petites constructions. Ce côté étant d’accès plus facile, donc plus menacé, on peut supposer que ce n’étaient pas de simples habitations et que leur étage supérieur - pour autant qu’il ait existé - avait servi surtout à la défense.

À l’intérieur de l’enceinte, il y a des vestiges de constructions dont le plan, bien repérable sur le terrain, permet une reconstitution approximative de l’habitat antique. Pour la plupart des bâtiments, on peut également distinguer le nombre des pièces et leur disposition. Par contre, rien ne permet d’entrevoir si la rangée des maisons fut continue ou si elle était interrompue par endroits par de petites cours ou des espaces intermédiaires.

Le caractère des constructions éloignées de l’enceinte est plus évident. C’est en particulier vrai de celle située tout près de l’entrée, la fermant en quelque sorte. Elle a été minutieusement fouillée en 1994. La pièce centrale, à laquelle menait l’entrée munie d’un porche et qui réunissait notamment les fonctions d’habitation et de dépôt, est caractéristique de cette époque sous plusieurs aspects. Près d’une encoignure se trouvait un foyer entouré de petites fosses à provisions creusées dans le sol et, probablement, de planches à vaisselle. Entre le foyer et le mur, on peut imaginer un long lit de planches, à l’abri du froid nocturne du fait de la proximité du foyer. Les pièces d’une charrue, trouvées dans un autre coin, font penser qu’une partie de la pièce a pu servir de remise à outils et de silo. À l’entrée de la maison, surmontée d’un auvent soutenu par le porche et par une poutre, de nombreux petits objets furent trouvés, laissant supposer que, par beau temps, divers travaux domestiques ou artisanaux étaient exécutés ici. Du côté sud de la maison, il y avait une construction adjacente contenant le four. Les nombreux objets découverts dans et autour de la maison éclairent très bien la vie de ses habitants; ils permettent en outre de dater avec précision l’époque de sa construction et celle de son déclin (env. 495-env. 600). Les trouvailles de monnaies d’Ostrogoths et quelques objets supposés de même origine permettent

<SVOLJSAK, TURK, CIGLENECKI: L'IMAGE ARCHÉOLOGIQUE DES ALPES SLOVÈNES/small>
50