Page:Labi 1997.djvu/40

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de l’Antiquité tardive dans l’espace des Alpes; elles complètent considérablement les connaissances déjà riches et variées sur les forteresses de l’Antiquité tardive en Slovénie et fournissent de nouvelles matières à réflexion sur le tableau ethnique de l’époque antérieure au peuplement slave.

Au nord de Kobarid, un bloc rocheux se détacha une fois du massif de Babe (8772 m). Il roula et s’enfonça dans la vallée du fleuve Soca à l’endroit où son cours serpentant au pied des versants rocheux est le plus pittoresque. Les pentes de cette montagne aujourd’hui boisée sont de tous côtés abruptes; par-ci, par-là, des rochers gris s’élevant au-dessus des arbres annoncent un accès difficile au site. En effet, on n’y parvient que par un unique sentier, vraisemblablement l’ancien accès au site. Le bloc rocheux descend en pente raide vers le fleuve Soca, fermant complètement le flanc droit du défilé. Dans le sens de la longueur, l’éminence mesure quelques centaines de mètres. L’habitat n’occupait que sa partie occidentale, naturellement mieux protegée; le haut de sa partie orientale est d’accès plus facile alors que le bas se termine par une paroi rocheuse. Durant l’Antiquité tardive, l’accès au site fut protégé par un mur, dont les vestiges sont observables tout au long de la pente escarpée jusqu’au sommet, où il rejoint l’enceinte de la place forte. En son temps, il représentait sans doute un obstacle supplémentaire pour les intrus voulant s’introduire dans la forteresse, protégeant aussi, en partie, le terrain découvert situé devant la fortification et destiné probablement au refuge du bétail en cas de danger. Nous connaissons deux forteresses de même type, l’une et l’autre de l’Antiquité tardive également: Podgradina du Glamocko polje et Sant’Antonio, en Ligurie. La partie septentrionale de l’espace situé devant la fortification se terminait par un rebord plutôt raide, dissimulant un mur ou un rempart. D’ici, le chemin monte en pente douce vers l’habitat. Il est tracé de sorte à laisser d’éventuels assaillants s’approcher de la fortification en présentant leur flanc droit, non protégé, vers le rempart. Le chemin ainsi tracé, ainsi que l’espace vide nettement distinct des constructions serrées le long de l’enceinte laissent supposer qu’il s’agit là de l’entrée principale. Le choix de ce site comme emplacement d’un habitat est pertinent: la plupart des constructions sont situées sur la partie haute de l’élévation un peu allongée, flanquée à l’est et à l’ouest de deux monticules de quelques mètres plus hauts. Le terrain montant légèrement aussi du côté sud, l’habitat est parfaitement protégé des vents de trois côtés.

L’aire du sommet, protégée par l’enceinte et les escarpements, mesure 150 x 90 m. À l’est, on voit un rempart de 80 cm d’épaisseur, fermant l’habitat

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HISTOIRE DES ALPES - STORIA DELLE ALPI - GESCHICHTE DER ALPEN 1997/2