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couches de dépôts supérieures datent vraisemblablement de la seconde moitié de la période Interpléniglaciaire, période intermédiaire entre deux maximums de glaciation (Pléniglaciaires), qui connut deux réchauffements climatiques au moins. Cette période, dénommée Hengelo d’après le site éponyme néerlandais, est désignée en Slovénie comme l’interstade (phase tempérée de l’époque glaciaire) de Potocka zijalka. On a émis l’hypothèse que la majorité des vestiges paléolithiques remontaient à la première moitié de la période Interpléniglaciaire. Les dix couches inférieures sont supposées antérieures au premier maximum de glaciation, période Pléniglaciaire d’il y a 70’000 d’années. Toutes les hypothèses sur l’âge des couches et des vestiges sont établies sur la base de différentes méthodes radiométriques ainsi que de la chronologie, de la diagenèse des sédiments et de leur contenu archéologique et paléontologique.

À l’instar d’autres gisements paléolithiques de Slovénie et d’Europe, le site de Divje babe I a livré une quantité énorme de restes d’ours des cavernes. En général, il s’agit d’animaux morts dans la grotte pendant ou après l’hibernation. La décomposition de leurs restes a agi sur la transformation des dépôts, d’où la coloration actuelle, très variée, des couches. Des agglomérats de phosphates non consolidés s’y sont également formés. Par hasard, on a découvert à l’intérieur de ces agglomérats des poils d’ours des cavernes fossilisés. La ressemblance avec les poils d’ours de notre temps est surprenante. Il s’agit d’authentiques fossiles relevés sous cette forme pour la première fois à Divje babe I précisément, quoiqu’ils soient présents également dans presque toutes les grottes contenant un nombre important de vestiges d’ours des cavernes.

En procédant à l’étude du profil d’âge des ours découverts à Divje babe I, Irena Debeljak, chercheur de l’institut Paléontologique du Centre de recherches scientifiques de l’Académie Slovène des Sciences et des Arts, a fait une autre découverte surprenante. Elle a estimé leur âge en comptant les cercles annuels du cément des racines dentaires. Par ce biais, il est possible de déterminer avec une grande précision (jusqu’à un an près) l’âge individuel des ours des cavernes. Plus de la moitié des individus sont morts avant d’atteindre l’âge d’un an, la plupart avaient entre six et huit mois. Les ours mettant bas en février, le taux de mortalité devait être le plus élevé en été, un résultat conforme aux attentes. Mais, contrairement à ce qui fut supposé par le passé, la raison de cette mortalité n’est pas imputable à la chasse: il faut l’attribuer aux difficultés d’adaptation, au changement d’alimentation et à l’agressivité des mâles en rut qui, en période d’activité sexuelle, pouvaient tuer un grand

<SVOLJSAK, TURK, CIGLENECKI: L'IMAGE ARCHÉOLOGIQUE DES ALPES SLOVÈNES/small>
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