Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/330

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has not been proofread.

relatif à une Française). Les idées réprimées ou inconscientes pouvant donner naissance à un lapsus ont les origines les plus diverses. Cette rapide revue ne nous permet de formuler aucune conclusion générale sur cette question.

L’examen comparé des exemples d’erreurs de lecture et de lapsus calami aboutit aux mêmes résultats. Dans certains cas l’erreur semble résulter, comme les lapsus de la parole, d’un travail de condensation dont les motifs nous échappent. Mais il serait très intéressant de savoir si certaines conditions ne doivent pas être remplies pour qu’une pareille condensation, qui est de règle dans le travail du rêve, mais qui n’est jamais complète dans l’état de veille, se produise. Les exemples que nous connaissons ne nous fournissent là-dessus aucune indication. Mais je m’inscris d’avance en faux contre la conclusion d’après laquelle il n’y aurait pas de conditions de ce genre, sauf un certain relâchement de l’attention consciente; je sais en effet d’une autre source que ce sont précisément les actes automatiques qui se distinguent par leur correction et leur sûreté. Je suis plutôt enclin à croire qu’ici, comme cela arrive souvent en biologie, les phénomènes normaux et se rapprochant de la normale représentent des objets d’étude moins favorables que les phénomènes anormaux. Ce qui reste obscur, lorsqu’on essaie d’expliquer ces troubles, qui sont les plus légers, doit, à mon avis, s’éclairer grâce à l’étude de troubles plus graves.

Même en ce qui concerne les erreurs de lecture et d’écriture, les exemples ne manquent pas où une motivation éloignée et compliquée paraît probable. « En tonneau à travers l’Europe » est une erreur de lecture qui s’explique par l’influence d’une idée éloignée, n’ayant rien de commun avec la lecture comme telle, une idée ayant son origine dans un