Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/296

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has not been proofread.

influence, décisive au point de vue de la marche du traitement, émanant d’une personne (une gouvernante) en service dans une maison étrangère.

Ce petit événement eut, plusieurs années après, une suite inattendue. Faisant un jour une conférence dans laquelle j’avais à parier du cas Dora, depuis longtemps publié, je me suis rappelé qu’une de mes deux auditrices portait ce nom qui revenait si souvent dans mon exposé; je m’adresse donc à elle, m’excusant de n’avoir pas pensé à ce détail et me déclarant prêt à remplacer ce nom par un autre. Il me fallait donc choisir rapidement, en prenant garde de ne pas tomber sur le nom de l’autre auditrice, ce qui eût été d’un mauvais exemple pour les deux auditrices déjà assez versées en psychanalyse. Aussi fus-je très content, lorsque le nom d’Erna vint se substituer à Dora. Je me servis donc de ce nouveau nom dans la suite de ma conférence. Celle-ci terminée, je me suis demandé d’où avait bien pu me venir le nom d’Erna et n’ai pu m’empêcher de rire en constatant que l’éventualité redoutée avait réussi à se réaliser, en partie tout au moins. Mon autre auditrice s’appelait, en effet, de son nom de famille, Lucerna, dont j’avais ainsi pris les deux dernières syllabes.

b) J’écris à un ami que j’ai terminé la correction des épreuves de mon livre Die Traumdeutung et que je suis décidé à ne plus rien changer à cet ouvrage, « dût-il contenir 2 467 fautes », Je cherche aussitôt à éclaircir la provenance de ce chiffre et ajoute mon analyse à la lettre destinée à mon ami. Je la cite telle que je J’ai notée alors, sous le coup du flagrant délit.

« Voici encore, à la hâte, une contribution à la psychopathologie de la vie quotidienne. Tu trouves dans ma lettre le nombre 2467, exprimant l’estimation arbitrairement exagérée des fautes que j’ai pu laisser dans mon livre sur les rêves. Or, dans la vie psychique il n’y a rien d’arbitraire, d’indéterminé. Aussi es-tu en droit de supposer que l’inconscient a pris soin de