sacrifiée; il se peut aussi qu’il ait voulut la garder en souvenir de la dame qui la lui avait prêtée. En outre, le fait d’avoir oublié l’objet emprunté lui fournit l’occasion de revoir la dame une fois de plus. Il est vrai qu’il devait aller la trouver le matin pour une autre affaire; mais oubliant de rapporter ce matin-là la montre, il semblait vouloir dire qu’il tenait trop à cette visite, convenue depuis longtemps, pour en profiter pour restituer la montre. En outre, le fait que notre homme ait oublié sa propre montre ; lorsqu’il s’est décidé à rapporter celle de la dame, indique que, sans s’en rendre compte, il évitait d’avoir sur lui les deux montres à la fois. Il se peut qu’il ait voulu s’interdire ainsi toute apparence de superflu, tout ce qui aurait pu être en opposition trop flagrante avec l’état de gêne dans lequel se trouvait son parent; d’autre part, il aura voulu accentuer, exagérer ses obligations envers sa famille (envers sa mère en particulier), pour étouffer les velléités de mariage qu’il semblait nourrir à l’égard de la dame. Voici, enfin, une dernière raison qui aura pu lui faire oublier de, rapporter la montre qui lui avait été prêtée : Se trouvant la veille au soir dans une société de jeunes gens (c’était le rendez-vous dont il a été question plus haut), il était gêné de regarder l’heure sur une montre de dame; il le faisait furtivement, mais il se peut que, pour éviter la reproduction de cette situation désagréable, il ait décidé de ne plus remettre cette montre dans sa poche. Comme il devait cependant la restituer, il est résulté de la lutte de ces deux tendances un acte symptomatique inconscient, qui se présente comme une sorte de compromis et comme une victoire chèrement payée de l’instance inconsciente. »
Voici quelques observations de M. J. Stärcke (l. c.).
1º Impossibilité de retrouver un objet, destruction, oubli : triple expression d’une seule et même contre-volonté refoulée.