Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/237

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CHAPITRE IX

ACTIONS SYMPTOMATIQUES ET ACCIDENTELLES


Les actions que nous venons de décrire et dans lesquels nous avons reconnu la réalisation d’une intention inconsciente, se présentaient comme des formes troublées d’autres actes intentionnels et se dissimulaient sous le masque de la maladresse. Les actes accidentels, dont il sera question dans ce chapitre, ne se distinguent des méprises que par le fait qu’ils ne recherchent pas l’appui d’une intention consciente et n’ont pas besoin d’un prétexte. Ils se produisent pour eux-mêmes et sont admis, car on ne leur soupçonne ni but ni intention. On les accomplit, « sans penser à rien à leur propos », « d’une façon purement accidentelle », « comme si l’on voulait seulement occuper ses mains », et l’on considère que cette explication doit mettre fin à tout examen ultérieur quant à la signification de l’acte. Pour pouvoir bénéficier de cette situation exceptionnelle, les actes en question, qui n’invoquent pas l’excuse de la maladresse, doivent remplir certaines conditions déterminées : ils ne doivent pas être étranges et leurs effets doivent être insignifiants.

J’ai réuni un grand nombre de ces actes accidentels, accomplis par d’autres et par moi-même et, après avoir soumis chaque cas à un examen approfondi, j’ai cru pouvoir conclure que ces actes méritent plutôt le nom de symptomatiques. Ils expriment quelque chose que l’auteur de l’acte lui-même ne soupçonne pas et qu’il a généralement l’intention