Page:Chrestomathie mandchou - ou, Recueil de textes mandchou - destiné aux personnes qui veulent s'occuper de l'étude de cette langue (IA chrestomathieman00klap).pdf/9

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PRÉFACE.


Les Mandchou sont une nation formée par la réunion successive de plusieurs tribus d'origine toungouse qui habitaient au nord de la Corée, sur les bords du Sakhalien oula ou Amour et de ses affluens ; ainsi, dans la partie orientale du pays que nous appelons ordinairement la Grande Tartarie. Ces tribus avoient déjà formé antérieurement de vastes empires, dont le dernier, celui d’Aisin ou de Kin, occupoit une grande partie de la Tartarie et les provinces septentrionales de la Chine. Il fut détruit, en 1234, par les Mongols, sous Ogodaï khan, successeur de Tchinghiz. Le nom de la nation qui avoit fondé l'empire d’Aisin étoit Djourdje, ou, comme les Chinois prononcent, 女直 Ju tche ou Niu dje. Après la chute de leur puissance, les tribus Djourdje rentrèrent dans leur ancien pays, et y vécurent tranquilles sous la domination mongole : elles étoient gouvernées par un grand nombre de petits chefs, plus ou moins indépendans de leurs vainqueurs. Un de ces chefs fut Aisin Gioro, qui, d'après un calcul approximatif qu'on peut établir avec le peu de traditions conservées parmi les Mandchou, vivoit dans la dernière moitié du XIIIe ou au commencement du XIVe siècle. Les ᡳᠯᠠᠨ ᡥᠠᠯᠠ Ilan khala, en chinois, 三姓 San sing, ou les trois familles, qui habitoient sur les