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Page:Reboux-Müller - À la manière de, sér1-2, 1921.djvu/55

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mmeͤ de noailles

— Comment donc vivez-vous ? dit Jasmin Sorbier.

— Je vis, répondit Églantine, couchée de tout mon long sur les jardins de l’Île-de-France. Je bois l’immense orgueil de Nietzsche et tout l’ennui de Pascal avec une tige creuse de sureau. Je courbe mon génie sur un autel de gazon ironique et sucré, dont je fais mon manteau, ma pâture et mon cimetière.

— La lune romantique éclaire une moitié de votre cœur, fit Jasmin, mais l’autre est dans les ténèbres.

Églantine se mit à pleurer.

— D’où me viendra la lumière ?

Jasmin ne répondit pas tout de suite. Ses yeux se rapprochaient l’un de l’autre, tellement il faisait effort pour penser. Enfin, sur un ton lourd et cher, il affirma :

— Elle vous viendra de moi. Vous avez tort de tolérer autour de vous des essences mortelles. Quand meurent les plantes mauvaises,