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jean jaurès

Souvent déjà je me suis élevé de toute mon énergie contre l’abjection de ces armées prétoriennes, où j’ai cherché à montrer quelle iniquité asservissait à des chefs affaiblis par l’âge des jeunes hommes de vingt ans, tout un peuple enrégimenté pêle-mêle sous les plis du fétiche tricolore, discipliné avec une atroce rigueur et instruit quotidiennement dans la déprimante étude des combats. Je vous le redis aujourd’hui. Déclarons la guerre à la guerre ! Poursuivons à la pointe du glaive les ennemis de la paix et de la douceur. Exterminons la masse innombrable des fanatiques qui osent encore faire l’apologie du massacre, et qui rêvent de dresser des piles de cadavres entre les nations ! Ce qu’il faut, c’est que l’armée ne soit plus l’armée, mais qu’elle soit la milice ; qu’elle ne soit plus la gardienne de la patrie, mais la gardienne des cités qui vivent selon les mêmes mœurs et dans une espérance commune. Organisons fortement