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Page:Labi 2009.djvu/114

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étranger, celle de la conservation des valeurs de la population d’Andermatt face à un afflux important d’étrangers. Toutefois, une fois l’idée lancée, tout ira très vite, alors que les élites et la population sont d’habitude plutôt lentes à accepter des nouveautés - le débat sur la circulation à sens unique dans le village, par exemple, dure depuis 20 ans et une solution est régulièrement repoussée. Mais la majorité se range derrière ce projet; les autorités de la vallée et du canton sou- tiennent Andermatt, et le pouvoir fédéral est sollicité pour aplanir les difficultés et faire en sorte que les autorisations soient accordées dans les délais légaux. C’ est donc à une proposition structurée et crédible portée par la population et l’ensemble des institutions étatiques concernées que l’on a affaire. Or, un projet d’une telle envergure ne peut être réalisé de manière autoritaire et technocratique, mais uniquement en concertation étroite avec la population, puisqu’en Suisse, le citoyen est conscient de ses droits démocratiques et a l’habitude de décider d’une manière autonome et indépendante lors de votations populaires


L'opinion publique, facteur crucial

Comme toujours dans un cas pareil, diverses opinions se font entendre, et surtout nombre de bruits contradictoires circulent notamment au sujet de l’investisseur, de la clientèle, du climat. Qui est l’investisseur? Un cheik et ses pétrodollars? Qui sont les clients potentiels d’un tel projet? Les touristes ne voudront pas venir à Andermatt! Un autre terrain de golf? C’est un sport pour les riches, cela n’intéresse pas le touriste moyen. Le climat étant rude à Andermatt, puisqu’il peut même y neiger en plein été, la station sera donc vide la moitié de l’année...

On sait d’expérience que le plus difficile dans de tels projets est l’information et la possibilité de pouvoir rectifier certaines images véhiculées qui sont erronées. Et c’est là qu’interviennent les expatriés. Leur contribution n’est pas concertée avec les investisseurs ni programmée selon le projet officiel. L’enjeu est ailleurs. En effet, pour couper aux rumeurs et aux fausses informations qui circulent dans l’opinion publique au moment de la publication du projet, l’intervention des expatriés se fait selon le même mode informel: discussions au restaurant, à la maison, dans la rue.

En fait, l’argumentation est celle du bon sens. L’investisseur est égyptien, copte (c’est-à-dire chrétien), et il s’agit d’un industriel qui a fait fortune dans le télé phone et sa famille dans la construction. Les clients potentiels de la station sont