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Graphique 1: Évolution des migrations au départ de Villar-Saint-Pancrace au 18e siècle


D’après L. Surmely, La migration des régents d'école de Villar-St. Pancrace au 18es.. Mémoire de Maîtrise sous la direction d’A. Belmont, Université Grenoble 2, 1997.

(voir graphique 1). En Vallouise, la crise est tout aussi spectaculaire, même si elle est plus tardive: de 76 en 1786, les porteurs de peignes tombent à 22 en 1808, et ne se comptent plus que sur les doigts de la main en 1836. En Queyras, les rôles d’Arvieux de 1778 et de Ceillac de 1790 n’en citent même plus un seul.[15] Tandis que leurs effectifs s’effondrent, les destinations prises par les peigneurs changent complètement. Le flux en direction du Piémont, prédominant au 17e siècle, se tarit presque complètement. À la fin du 18e siècle, les peigneurs se dirigent presque exclusivement vers des provinces françaises. À preuve les passeports accordés en 1792 par la municipalité de Névache, dans la vallée de la Clarée, à 22 peigneurs de chanvre: sur le nombre, deux déclarent vouloir se rendre en Auvergne, deux en Dauphiné, trois en Savoie, sept en Forez, sept en Bourgogne, deux en Champagne et en Lorraine (voir la carte 2). Aucun n’évoque le Piémont pourtant tout proche, et où se dirigeaient pourtant les habitants de la commune à la fin du 17e siècle.

Quelles sont les raisons de ces changements? Le premier réflexe consisterait à voir en eux une conséquence du changement de tracé de la frontière.

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BELMONT: L'ARTISAN ET LA FRONTIÈRE