Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/289

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me soie décidé à les emballer et à les expédier, chose que je me promettais toujours de faire le lendemain et que j’oubliais régulièrement. »

2º Oubli répété. Méprise lors de l’exécution finale de l’acte plusieurs fois oublié.

« Je devais envoyer à un ami une carte postale, mais remettais cet envoi d’un jour à l’autre, et je soupçonne fort que la cause en était la suivante : mon ami m’avait annoncé la visite imminente d’une personne que je n’étais pas enchanté de voir. Lorsque la semaine au cours de laquelle je devais recevoir la visite annoncée se fut écoulée et que je pus espérer que la personne si peu désirée ne viendrait plus, je me décidai enfin à écrire la carte postale dans laquelle je disais quand on pouvait me voir. En écrivant cette carte, je voulais d’abord ajouter que j’avais été empêché de l’envoyer plus tôt par druk werk (en hollandais : surcroît de travail, travail pressé), mais je ne le fis pas, m’étant dit qu’aucune personne raisonnable ne croit plus à cette excuse banale. J’ignore si ce petit mensonge cherchait à s’exprimer quand même : toujours est-il qu’en expédiant ma lettre, je la mis par mégarde dans la boîte aux Drukwerk (également en hollandais : imprimés). »

3ºOubli et erreur.

« Une jeune fille se rend un matin, par un temps superbe, au « Ryksmuseum », pour y copier des bustes en plâtre. Bien qu’elle ait préféré profiter du beau temps pour se promener, elle décide d’être raisonnable et de travailler sérieusement. Elle doit d’abord acheter du papier à dessin. Elle se rend au magasin (à dix minutes environ du musée), achète des crayons et autres accessoires, sauf le papier, entre au musée et une fois installée sur son petit pliant et prête à commencer, elle s’aperçoit qu’elle n’a pas de papier, ce qui l’oblige à retourner au magasin. Munie enfin de papier, elle commence à dessiner, poursuit son travail