Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/180

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il n’arrivait pas à retrouver sa pipe. Celle-ci se trouvait alors dans tous les endroits où elle ne devait pas être et où Jones n’avait pas l’habitude de la déposer.

h) Madame Dora Müller communique ce cas inoffensif dont la motivation a d’ailleurs été reconnue par la personne intéressée (Internat. Zeitschr. f. Psychoanal., III, 1915)

Mademoiselle Erna A. raconte, deux jours avant Noël

« Hier soir, j’ouvre mon paquet de pains d’épices et je commence à en manger un; tout en mangeant, je pense que Mlle F. (la dame de compagnie de ma mère) viendra dans un instant me souhaiter bonne nuit et que je serai obligée de lui offrir un de mes pains d’épices; la perspective ne me sourit guère, mais je suis décidée à m’exécuter. Voyant entrer Mlle F., j’étends mon bras vers la table sur laquelle je croyais avoir déposé mon paquet, et m’aperçois que celui-ci n’y est pas. Je commence à le chercher et finis par le trouver enfermé dans mon armoire où je l’avais mis sans m’en rendre compte. » L’analyse de ce cas était superflue, Mlle Erna A. en ayant compris elle-même la signification. Le désir réprimé de garder pour elle-même les gâteaux s’est manifesté par un acte quasi-automatique, mais a subi une nouvelle répression à la suite de l’acte conscient consécutif.

i) M. H. Sachs nous raconte comment il s’est un jour soustrait à l’obligation de travailler, grâce à un acte de ce genre.

« Dimanche dernier, au début de l’après-midi, je me suis demandé si j’allais me mettre au travail ou si j’irais me promener et faire ensuite une visite que je projetais. Après quelque hésitation, je me suis décidé pour le travail. Au bout d’une heure, je m’aperçois que ma réserve de papier est épuisée. Je savais bien que je devais avoir dans quelque tiroir un peu de papier acheté depuis longtemps, mais je l’ai cherché en vain dans mon bureau et dans tous les autres