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alphonse daudet

— Mathilde… Je suis Mathilde… Mathilde Loisel.

Elle n’a pas l’air enchantée de la rencontre, Mmeͤ Forestier ; pourtant elle fait bon visage.

— Mathilde !… Comme tu es changée !… Qu’est-ce que tu es donc devenue depuis si longtemps ?

Ce qu’elle est devenue ? Ah ! ce n’est pas bien gai !… Et la voilà qui commence à raconter sa vie médiocre et nécessiteuse… Dire que tout ça, c’est à propos de ce bal !…

Mmeͤ Forestier ne comprend pas. De quel bal veut-elle donc parler ?

— Tu sais bien ; ce bal pour lequel tu m’as prêté une parure. J’ai eu le malheur de la perdre. Et celle que je t’ai rendue, je l’avais achetée… Quarante mille francs… Et depuis ce temps-là…

Cette fois, Mmeͤ Forestier a compris. Bouleversée, elle prend les mains de son amie.