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edmond de goncourt

 

II

 

Une curiosité psychologique, ce choix d’une robe pour une femme de mœurs modestes, en qui tout à coup le froissement des popelines, les cassements vifs des satins, des failles et des tabis, les plis somptueux des ottomans, éveillent une éducation latente du luxe.

Après de longues stations entre les mains de jupières et de corsagières, jusqu’à ce que la rondeur du tissu entourât sans godage la taille guêpée, Mmeͤ Loisel se déclara satisfaite.

Le soir du bal, depuis ses cheveux auburn jusqu’au bout de ses ongles agatisés, elle était radieusement belle. Un corsage formé d’une berthe frangée d’enfilés tom-pouce écrinait les richesses de son buste. La jupe, où une ruche d’un jaune saumoné dessinait un