Page:Freud - La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1922, trad. Jankélévitch.djvu/142

From Wikisource
Jump to navigation Jump to search
This page has not been proofread.

pas être cherchée dans le fait que la femme m’aurait été moins sympathique que son mari; le sort du pauvre G. M. avait tout simplement éveillé en moi des préoccupations relatives à une autre personne, qui m’était très proche et qui souffrait d’une maladie à certains égards analogue à celle de G. M.

d) Une erreur de lecture qui à la fois m’agace et me fait rire est celle que je commets souvent en me promenant pendant les vacances dans les rues d’une ville où je suis de passage. Je lis sur toutes les enseignes que je rencontre le mot antiquités. Cette illusion trahit la passion aventurière du collectionneur.

e) Dans son intéressant livre Affektivität, Suggestibilität, Paranoïa (1906, p. 121), Bleuler raconte « Un jour, au cours d’une lecture, j’eus comme le sentiment intellectuel de voir mon nom imprimé deux lignes plus bas. A mon grand étonnement, je ne trouve, une fois arrivé à la ligne en question, que le mot Blutköpperchen (« globules sanguins »). Sur les milliers d’erreurs de lecture du champ visuel, central ou périphérique, analysées par moi, cette erreur était la plus grossière. Les autres fois, lorsque je croyais voir mon nom, le mot qui servait de prétexte à l’erreur présentait avec lui une ressemblance qui, jusqu’à un certain point, pouvait justifier cette erreur, et dans la plupart des cas il fallait que toutes les lettres du nom se trouvent à proximité de mon champ visuel pour que l’erreur se produise 44. Mais, dans le cas dont je parle, la fausse relation et l’erreur s’expliquent var le fait que je lisais précisément la fin d’une remarque sur une sorte de mauvais style qui règne dans certains travaux scientifiques et dont je me sentais moimême coupable dans une certaine mesure. »

f) H. Sachs :« Devant ce qui frappe les autres, il garde, lui, une rigide impassibilité ».(Steifleinenheit).