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10 Festival Romanistica
 

inférentielle, non nécessairement prévisible, parce qu’elle s’appuie sur divers contextes. Et selon le type de contexte auquel on se réfère, on aura affaire à des inférences contextuelles, situationnelles ou interdiscursives, ce que représente le schéma suivant :

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Le sens de discours n’est donc pas, comme on a voulu le dire à un moment donné, une transposition du sens de la phrase dans un au-delà de celle-ci. Car le sens de la phrase est de l’ordre de la prédication, alors que le sens du discours est de l’ordre de la problématisation. Sens de langue et sens de discours ne suivent pas les mêmes procédures de calcul : le premier s’obtient par un calcul déductif de probabilité, le second, par calcul d’inférence plausible selon les trois types ci-dessus décrits.

7. Du sens de langue au sens de discours via l’énonciation

Après avoir distingué ces deux types de signe, ces deux procédés de calcul du sens, on pourrait se demander si il n’existe pas tout de même un lien entre les deux, car on peut aussi défendre l’idée que le langage est un tout qui dans ses différentes réalisations tisse une toile sémantique, parfois labyrinthique, dont chaque fil est lié de façon plus ou moins directe aux autres. Ce lien, pour moi, se trouve dans l’énonciation, dans le procédé de mise en scène énonciative. Car c’est par lui que s’intriquent les sens de langue et de discours. À force d’intrication, ce qui dépend de l’aléa des contextes finit par s’inscrire dans la langue, et le sens de discours plausible, spécifique d’une situation particulière, par récurrence, s’ajoute aux autres traits sémantiques du signe en constituant par sédimentation une potentialité de sens, ensuite disponible pour d’autres emplois. C’est ainsi qu’évoluent les langues. Si « 30 ans »