Dictionnaire liégeois-français (Forir)/Pless
Pless, s. Place, lieu, endroit, emplacement, espace occupé par un être. — Kangî d’pless ; changer de place, déplacer, transposer. — Nin s’bogî foû di s’pless : ne bouger de sa place, ne pas démarrer. — Si fé fé pless : se faire faire place. — Gna pless : il y a place ; il y a lieu. — Soula n’è nin è s’pless : cela n’est pas à sa place ; cela n’est pas convenable. — Rimèté todi n’sakoi è s’pless : remettez toujours chaque chose à sa place. — Avu n’bone pless è skol : avoir une bonne place, une place avancée à l’école. — Lèî printt si pless : laisser prendre sa place, se laisser supplanter ; débouter, dégoter. — El pless dè studî, i va jowé : au lieu d’étudier, il va jouer. — Loué n’pless â marchî : louer une place au marché — No d’manan so l’ Vett-Pless, so l’pless di Sin-Biettmé : nous demeurons sur la Place-Verte, sur la place St-Barthélemi. — Ji n’voreû nin èss è l’pless dè ci k’on va pintt : je ne voudrais pas être à la place de celui qu’on va pendre. — Bel parol a todi s’pless : une parole honnête n’est jamais déplacée, — Kî va-t-a mess a pierdou s’pless : celui qui quitte sa place, la perd.
Pless, s. Place, emploi, charge, fonction. — Ess sin pless : être sans emploi. — Koiri n’pless : rechercher une place, être après un emploi. — Ratinte inn pless : être expectant, être dans l’expectative sur un emploi. — Rinpli n’pless : exercer une charge. — Fé avu n’pless a n’sakî : procurer un emploi à quelqu’un, le caser. — Diné dè pless a to sè parin : exercer un népotisme. — Rintt li pless a n’sakî : réintégrer quelqu’un dans ses fonctions. — Avu pluzieûrè pless : cumuler plusieurs emplois. — On n’lî sâreû printt si pless : on ne peut lui ôter sa place, il n’est pas amovible, il est inamovible, il jouit de l’inamovibilité. — Si mett è l’pless d’inn ôtt : identifier ses dispositions avec celles d’un autre, se subroger en la place d’un autre, accepter la subrogation. — Avu n’pless ki gna rin a fé : avoir une sinécure. — Ci n’è nin l’pless ki fai-t-oneûr a l’om, min l’om, fai-t-oneûr a l’pless : ce n’est pas la place qui fait honneur à l’homme, mais l’homme qui fait honneur à la place.
Pless, s, Pièce, partie d’un logement ; salle, salon, chambre. — On kârtî d’sett pless : un appartement de sept pièces[1]. — Treû pless di plin pî : trois pièces de plain pied. — Gna n’sakî è l’ôtt pless ki v’voû pârlé : il y a dans l’autre salon quelqu’un qui veut vous parler.
Pless, s. Place, ville de guerre, forteresse. — Anvairs è Mâstrék son deû foitè pless : Anvers et Maestricht sont deux places fortes. — Fôrtifiî, bloké, acigî n’pless : fortifier, bloquer, assiéger une place.
- ↑ Dans cette acception, le mot place n’est pas français.