Stances à Hélène (Les Poèmes d’Edgar Poe)

La bibliothèque libre.
Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Stances.
Traduction par Stéphane Mallarmé.
Les Poèmes d’Edgar PoeLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 11-13).


STANCES À HÉLÈNE




Hélène, ta beauté est pour moi comme ces barques nicéennes d’autrefois qui, sur une mer parfumée, portaient doucement le défait et las voyageur à son rivage natal.

Par des mers désespérées longtemps coutumier d’errer, ta chevelure hyacinthe, ton classique visage, tes airs de Naïade m’ont ramené ainsi que chez moi, à la gloire qui fut la Grèce, à la grandeur qui fut Rome.

Là, dans cette niche splendide d’une croisée, c’est bien comme une statue que je te vois apparaître, la lampe d’agate en la main, ah ! Psyché ! de ces régions issue qui sont terre sainte.